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Climat : les six catastrophes mondiales qui pourraient frapper la civilisation humaine

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L’humanité connait une période d’instabilité importante suite à une accélération du réchauffement climatique. L’ONU met en garde contre plusieurs catastrophes mondiales qui pourraient entraîner un effondrement de notre civilisation.

L’ONU met en garde contre les catastrophes mondiales

Un rapport de l’ONU publié en mai 2022 a conclu que les évènements mondiaux à risque catastrophique (GCR) dus au changement climatique sont de plus en plus probables. Un GCR est une catastrophe dont l’impact mondial tue plus de 10 millions de personnes ou cause plus de 10 000 milliards de dollars de dégâts.

Depuis le début du 20ème siècle, la civilisation humaine a connu seulement quatre évènements entrant dans cette définition proposée par les Nations Unies :

  • la Première Guerre Mondiale (40 millions de morts)
  • la grippe espagnole de 1918 à 1919 (40 à 50 millions de morts)
  • la Seconde Guerre Mondiale (40 à 50 millions de morts)
  • la pandémie de COVID-19 (impact économique supérieur à plusieurs milliers de milliards de dollars et un bilan de 14,8 millions de morts en 2020-2021, selon l’OMS)

L’activité humaine, notamment celle des plus riches, « crée des risques plus grands et plus dangereux » et augmente les chances d’évènements à risque catastrophique mondial. Dans un climat plus chaud, plusieurs GCR deviennent très probables.

La rédaction Issues.fr vous propose de découvrir six catastrophes mondiales qui peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la civilisation humaine.

La sécheresse

Lorsque l’on évoque le réchauffement climatique, le premier évènement de risque catastrophique mondial est évidemment la sécheresse. La possibilité de voir des sécheresses associées à des inondations pourrait entraîner un choc du système alimentaire.

Un tel évènement provoquerait une hausse des prix des denrées alimentaires, des famines massives, des guerres et une grave récession économique mondiale. Cette perspective existe déjà pour la période 2022-2023, exacerbée par la guerre en Ukraine et la pandémie de COVID-19.

Une sécheresse sévère peut également provoquer un assèchement des cours d’eau, une diminution de l’accès à l’eau potable et la fonte des neiges éternelles (glaciers et banquise). Une situation qui engendrerait des troubles importants et même des guerres. Les pays seraient forcés d’assurer leur accès à l’eau comme cela est déjà le cas en Asie où la Chine et l’Inde se disputent l’Himalaya dans une « guerre de l’eau » à basse intensité.

L’été 2022, où les canicules se sont enchaînées, a également démontré que la France n’était pas épargnée par les sécheresses. Plus de 80% des départements français visés par des restrictions d’eau drastiques, les agriculteurs souffrent avec des rendements agricoles en berne et la demande en électricité explose. Certains villages ont dû être ravitaillés en eau par camions citernes !

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Les catastrophes mondiales : la sécheresse, les vagues de chaleur extrêmes et les canicules

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La guerre pour les ressources

Le réchauffement climatique risque de rabattre les cartes de la géopolitique internationale. Les alliés d’aujourd’hui ne sont peut être pas ceux de demain. Les questions liées à la sécurisation des ressources énergétiques, des minerais rares ou encore de l’eau et de la nourriture peuvent pousser les Etats à une remilitarisation.

L’armée britannique travaille actuellement sur un scénario avec une augmentation potentielle de la température de 3,5°C d’ici la fin du siècle afin de prévoir les nouveaux développements majeurs en matière de changement climatique « qui nécessiteront une demande accrue pour les forces armées afin de répondre aux événements climatiques imprévus ou extrêmes, tant au niveau national qu’international ».

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Dans son livre Food or War, publié en octobre 2019, l’écrivain scientifique Julian Cribb documente 25 conflits alimentaires qui ont conduit à la famine, à la guerre et à la mort de plus d’un million de personnes. Selon l’auteur, depuis 1960, 40 à 60 % des conflits armés sont liés à la pénurie de ressources, et 80 % des conflits armés majeurs ont eu lieu dans des écosystèmes secs vulnérables.

Une guerre entre deux puissances nucléaires pourrait également provoquer une petite ère glacière qui entrainerait une baisse des rendements agricoles et une famine mondiale. Si les yeux du monde sont tournés vers les Etats-Unis et la Russie, d’autres pays pourraient bien utiliser leur arsenal nucléaire comme l’Inde et le Pakistan ou encore Israël face à ses pays voisins.

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L’élévation du niveau de la mer et des océans

Les principaux scénarios du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat) font état d’un risque de catastrophe mondial dû à l’élévation du niveau de la mer. Un scénario de réchauffement climatique modéré (RCP 4.5) mettra 7,9 à 12,7 milliards de dollars d’actifs côtiers mondiaux à risque d’inondation d’ici 2100, selon une étude réalisée en 2020 par Kirezci et al. Cette étude ne prend pas en compte les coûts indirects comme l’augmentation des dommages causés par les ouragans, les migrations massives loin des côtes, la salinisation de l’eau douce et bien d’autres facteurs aggravants.

En France métropole, une partie du territoire côtier pourrait être submergé par l’eau notamment sur les rives de l’Atlantique et de la mer Méditerranée. Mais ce sont bien les populations des Antilles qui pourraient être les principales victimes.

« Les Antilles font partie des îles les plus menacées » par la submersion marine et d’ici à 2040, certaines zones de Guadeloupe et Martinique pourraient devenir inhabitables, avertit l’experte Virginie Duval, qui a participé à la rédaction du rapport du GIEC.

15 % de la population mondiale pourrait se retrouver sous le niveau de la mer d’ici 2010 en cas de réchauffement à 4 degrés. Des mégalopoles entières, comme Jakarta où 10 millions d’indonésiens vivent, risquent de s’effondrer. Le pays construit actuellement une nouvelle capitale à Bornéo et ce sont des millions de travailleurs qui devraient s’y déplacer dans les prochaines années et décennies.

Infographie: Ces grandes villes menacées par la montée des eaux | Statista

Les pandémies

La pandémie de coronavirus a rappelé la fragilité de la civilisation humaine. Selon les scientifiques, les maladies infectieuses sont de plus en plus nombreuses et cela devrait s’aggraver avec un climat qui se réchauffe.

Les animaux sauvages, qui n’ont parfois jamais rencontré l’homme, sont obligés de se déplacer de leur habitat naturel. La déforestation, l’étalement urbain ou encore l’exploration minière entrainent un risque toujours plus important de zoonose, soit la transmission d’un virus de l’animal vers l’homme. 75% des agents pathogènes émergents d’aujourd’hui ont « pris naissance chez les animaux », un chiffre qui s’est accéléré au cours des dernières décennies.

« Nous apportons la preuve que dans les décennies à venir, le monde sera non seulement plus chaud, mais aussi plus malade », alerte l’écologiste des maladies Gregory Albery, l’un des co-auteurs de l’étude qui sera publiée jeudi dans la revue « Nature  ».

Le rythme des voyages et des migrations dans le monde facilite également la diffusion des virus entre les différents continents. Les aéroports deviennent des hubs où les maladies se diffusent à vitesse grand V.

La modification des courants océaniques : le Gulf Stream inquiète

La hausse des températures fait craindre une fonte importante des glaciers, de la banquise ou encore des pôles. Une élévation du niveau des océans de 40 cm est attendue d’ici à 2100 dans un scénario optimiste.

Cette fonte massive de la glace pourrait inonder l’Atlantique Nord d’une quantité d’eau douce suffisante pour ralentir, voire arrêter, la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC), le système de courants océaniques qui transporte l’eau chaude et salée des tropiques vers l’Atlantique Nord et envoie l’eau froide vers le sud.

Depuis 2018, les experts savent que les courants de la circulation méridienne de retournement atlantique (Amoc) “sont à leur plus faible niveau depuis 1 600 ans”, mais une nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Climate Change le 5 août 2021, suscite de nouvelles inquiétudes.

Selon les nouvelles informations, la hausse des températures modifiera le Gulf Stream (le segment de l’AMOC qui va du Golf du Mexique au Nord de l’Atlantique) sur une à cinq décennies. Les résultats seraient catastrophiques pour le climat puisque les températures moyennes en Europe du Nord se refroidiraient de trois degrés ou plus en quelques années. Dans d’autres coins du monde, les sécheresses seront beaucoup plus importantes, les hivers plus rudes et le niveau de l’eau des mers augmentera provoquant des innondations.

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La fonte du permafrost

La fonte du permafrost, sol sous la surface de la Terre qui est gelé, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’humanité. Ce que l’on nomme également pergélisol en français séquestre actuellement près de 40 milliards de tonnes de carbone, soit le double de la quantité stockée dans l’ensemble des forêts européennes. Ces puits de carbone sont des écosystèmes particulièrement vulnérables et des clés dans la lutte contre le changement climatique.

Le permafrost recouvre également sous sa glace des microbes et virus emprisonnés depuis des millions d’années. Ces derniers sont dangereux aussi bien pour l’homme que pour les animaux. La maladie mortelle la plus connue est l’anthrax.

« Certaines bactéries sont à la fois extrêmement résistantes et pathogènes, tant pour les hommes que pour les animaux », indique le virologue Jean-Claude Manuguerra, également directeur de recherche à l’Institut Pasteur. 

En 2016, un été anormalement chaud en Russie avait provoqué le dégel du pergélisol qui retenait un renne infecté. La bactérie Bacillus anthracis, plus connue sous le nom d’anthrax, avait provoqué la mort d’un enfant.

La fonte du permafrost due au climat peut libérer le méthane et d'anciens virus
La fonte du permafrost due au climat peut libérer le méthane et d’anciens virus

Les catastrophes mondiales sont minimisées

Les évènements mondiaux à risque catastrophique (GCR) dus au climat ne sont pas tous connus par les scientifiques. Le réchauffement climatique mène la civilisation humaine vers une ère incertaine où l’instabilité devient la norme.

La destruction de l’environnement a déjà provoqué le dépassement de six des neuf limites planétaires. Le risque de franchir un point de bascule avec des conséquences souvent irréversibles pour la planète n’a jamais été aussi proche. Des boucles de rétroaction pourraient alors s’enclencher et aggraver les conséquences du réchauffement climatique.

Un évènement mondial à risque catastrophique peut ainsi en provoquer un autre. Une guerre dévastatrice entre deux puissances nucléaires peut être entrainée par une grave sécheresse, une famine ou encore une pandémie.

Malgré ces cataclysmes qui menacent l’humanité, les grandes puissances occidentales et asiatiques continuent de polluer le monde. Les accords internationaux sur le climat ne sont pas respectés. Les milliardaires continuent d’utiliser leurs jets privés, les cadres supérieurs prennent l’avion plusieurs fois dans l’année et l’agriculture intensive n’a toujours pas été réformée. Le retard accumulé depuis le rapport Meadows (1972) rendra la vie sur Terre beaucoup plus difficile pour les générations futures.

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