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Destruction de l’environnement : causes, conséquences et espoirs

Destruction de l'environnement : causes, conséquences et espoirs
Destruction de l'environnement : causes, conséquences et espoirs

La destruction de l’environnement est un enjeu majeur du 21ème siècle. L’intensification de l’activité humaine joue un rôle prépondérant dans cette déstabilisation que subit la planète.

Les conséquences pour la faune et la flore sont désastreuses : destruction des écosystèmes et effondrement de la biodiversité. Mais ce n’est pas mieux pour l’homme qui met désormais en péril sa survie sur Terre avec le réchauffement climatique et le développement des armes nucléaires.

Qu’est-ce que l’environnement ?

L’environnement constitue notre milieu de vie. Il est souvent assimilé à la nature, la biodiversité ou encore aux plantes mais c’est également un ensemble de services et de ressources qu’il « offre » à l’Humanité.

Parmi les bienfaits de l’environnement, on peut citer :

  • la production de l’oxygène grâce aux forêts et aux océans
  • l’absorption et le stockage du dioxyde de carbone dans les océans et les forêts
  • la production de nourriture grâce aux terres arables
  • la fourniture de poissons dans les mers et océans

Le point sur l’environnement aujourd’hui

Depuis la révolution industrielle et l’utilisation massive des énergies fossiles, l’environnement s’est dégradé jusqu’à devenir un danger pour l’Humanité. L’équilibre fragile qui permettait depuis toujours à la faune comme à la flore de se développer semble rompu.

L’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère provoque un réchauffement climatique qui met en péril des milliards de vies sur Terre. Les conséquences du changement de climat telles que la montée des eaux, la multiplication des catastrophes climatiques, l’aridification des terres pourraient provoquer l’exode de centaines de millions de « réfugiés climatiques ».

De même, si l’industrialisation et l’agriculture intensive permettent de nourrir désormais près de 8 milliards d’êtres humains soit 6 milliards de plus qu’en 1900, elles ont des conséquences à long terme plus que dramatiques : extinction de la biodiversité, pollution des eaux et des terres, sans compter que l’agriculture intensive est responsable de 20 % des émissions de gaz à effet de serre.

Pourquoi l’Homme modifie son environnement ?

Selon les récentes recherches d’historiens, Homo Sapiens procédait déjà à la destruction de la nature qui l’entourait. Lors de la colonisation de la planète, l’Homme a provoqué d’importants incendies pour se nourrir et se protéger. Selon certains paléontologues, cela pourrait expliquer la disparition de la mégafaune et la diminution des forêts européennes.

Ce réflexe n’a pas changé avec les siècles puisque jusqu’à aujourd’hui, les humains martyrisent les forêts pour le développement de l’agriculture. L’étalement urbain est également responsable de la destruction des écosystèmes et la diminution de la biodiversité.

La révolution industrielle a accéléré ce processus avec l’utilisation des combustibles fossiles comme le charbon puis bien plus tard le pétrole et le gaz. L’énergie tirée de cette nouvelle industrie a permis le développement phénoménal de la civilisation occidentale.

Les progrès de la médecine et l’amélioration de la vie ont entraîné d’autres besoins comme l’agriculture intensive pour répondre à l’accroissement de la population mondiale. Enfin, la victoire du capitalisme industriel puis de la consommation a entrainé la production toujours plus importante de biens inutiles.

Quelles sont les causes qui ont engendré la dégradation de l’environnement ?

Les causes de la destruction de l’environnement sont nombreuses mais il ne fait aucun doute que l’activité humaine en est la principale responsable. Depuis l’ère de l’anthropocène, qui intervient avec l’avènement de la révolution industrielle, les hommes ont déstabilisé l’équilibre fragile de la planète.

L'activité humaine comme principale cause de la destruction de l'environnement
L’activité humaine comme principale cause de la destruction de l’environnement

Voici les causes principales de la dégradation de l’environnement, évidemment elles ne sont pas exhaustives. Elles sont les fers de lance d’un système planétaire basé sur la croissance et l’exploitation des ressources naturelles.

Les énergies fossiles et les ressources minières

Notre civilisation thermo-industrielle est basée sur l’extraction des ressources naturelles comme le pétrole, le charbon et le gaz. Les combustibles fossiles fournissent 80% de l’énergie utilisée dans le monde, loin devant les énergies renouvelables et le nucléaire.

Le pétrole permet :

  • de faire fonctionner l’industrie
  • de fabriquer la plus grande partie des objets (plastique, verre, caoutchouc)
  • de faire circuler les camions et bateaux qui acheminent les denrées alimentaires
  • de faire rouler les tracteurs des agriculteurs et les voitures des citoyens
  • le transport aérien
  • fabrication du bitume
  • etc..

Le gaz permet :

  • la production électrique pour les foyers et entreprises
  • le chauffage des foyers
  • la création d’engrais chimiques pour l’agriculture
  • etc..

Pour récupérer ces énergies fossiles et minières, les entreprises détruisent les écosystèmes naturels. Les Etats n’hésitent pas à autoriser les multinationales à aller pomper le pétrole dans des milieux naturels protégés. Donald Trump avait par exemple autorisé le forage de puits de pétrole et de gaz dans la Réserve faunique nationale de l’Arctique. La justice française a dû stopper les activités de forage offshore de Total en Guyane ainsi que le projet Montagne d’or pour éviter de nouveaux désastres écologiques.

L’agriculture intensive

Au cours du XXème siècle, l’agriculture intensive a remplacé la traditionnelle pour un meilleur rendement. La raison principale évoquée par les Etats développés a été la sécurité alimentaire. Les méthodes ancestrales et les exploitations familiales ont petit à petit été remplacées par l’agriculture chimique et des mégaprojets agricoles.

Destruction de l'environnement agriculture intensive biodiversité

Si cette nouvelle agriculture basée sur les énergies fossiles a permis une baisse des prix et une explosion des exportations, elle a provoqué une catastrophe sociale et environnementale dans les campagnes. Les tracteurs ayant remplacé les humains, une majorité des paysans se sont retrouvés au chômage. Les éleveurs et agriculteurs dans l’incapacité d’investir massivement ont fait faillite.

L’impact sur l’environnement a également été catastrophique. L’agriculture intensive entraine la pollution des sols et de l’eau par le nitrate, le phosphate et les pesticides provoquant un effondrement de la biodiversité.

Cette surexploitation soutenue par la chimie a aussi pour conséquence l’érosion des sols et le développement d’algues invasives pouvant asphyxier la faune et la flore aquatiques.

La monoculture a également entraîné l’agrandissement des parcelles de terre pour un rendement maximal et une réduction des coûts. Dans l’optique de profits toujours plus importants, l’agro-industrie accélère toujours un peu plus la déforestation et l’assèchement des zones humides. Les conséquences sont la destruction des écosystèmes naturels et l’effondrement de la biodiversité.

Selon WWF, la production agricole représente 80% de la déforestation mondiale, 70% de l’utilisation d’eau douce et 70% de la perte de biodiversité terrestre.

L’étalement urbain

L’agriculture intensive et la désindustrialisation des pays développés ont entraîné un exode des populations rurales vers la ville. Face à cet afflux de population, les villes ont grossi et se sont étalées provoquant une diminution des espaces naturels et agricoles.

Destruction de l'environnement étalement urbain

La hausse des loyers et le désir de devenir propriétaire poussent les citadins à acheter un logement toujours plus loin de leur lieu de travail. La périurbanisation aboutit à l’asséchement des sols, à la dépendance envers les véhicules de transport et à l’artificialisation des sols.

Les zones pavillonnaires et les entrepôts remplacent les champs et les forêts à la périphérie des grandes villes. Les conséquences sont nombreuses :

  • destruction des écosystèmes
  • diminution des terres arables
  • effondrement de la biodiversité
  • augmentation des besoins de mobilité

La surconsommation

Au fil des années, les populations des pays développés ont vu leur pouvoir d’achat augmenter. Suite à la diminution du prix des denrées alimentaires et la baisse des prix de l’habillement, les modes de consommation ont changé. Les citoyens des pays riches ont concentré leur portefeuille sur des secteurs comme la santé, la technologie, les transports et la culture.

Les récents confinements provoqués par la crise sanitaire ont montré que les populations pouvaient se passer des biens non-essentiels. Une remarque soulevée par de nombreux militants et intellectuels écologistes qui ont profité de l’occasion pour critiquer la surconsommation.

L’excellente citation de Pierre Joliot-Curie, biologiste, illustre l’incompatibilité entre la lutte contre la destruction de l’environnement et la surconsommation.

« Une société qui survit en créant des besoins artificiels pour produire efficacement des biens de consommation inutiles ne paraît pas susceptible de répondre à long terme aux défis posés par la dégradation de notre environnement ».

Et cette surconsommation déséquilibre les écosystèmes dans les océans où la pêche intensive et le plastique condamnent les poissons et organismes vivants. La ruée vers les métaux rares, nécessaires à la transition écologique (voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes) mais également aux objets high-tech (téléphones, tablettes), sont également responsables de la pollution des nappes phréatiques, des ruisseaux et de l’air.

Quelles sont les conséquences de la destruction de l’environnement ?

En 2009, un rapport d’une équipe internationale de 26 chercheurs a distingué neuf limites planétaires à ne pas dépasser pour préserver les conditions favorables à la vie sur Terre.

Plusieurs seuils établis par les experts ont déjà été dépassés notamment ceux concernant la concentration du CO2 dans l’atmosphère, l’érosion de la biodiversité et la perturbation des cycles biochimiques de l’azote et du phosphore.

En détruisant l’équilibre fragile de la planète, l’Homme s’expose à des phénomènes inédits comme le réchauffement rapide de la planète.

Le réchauffement climatique

Le dérèglement climatique est la conséquence la plus commentée dans les médias. Notre civilisation a confié son développement aux énergies fossiles ce qui a engendré une augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

En seulement deux cents ans, la température de la planète a augmenté de +1,2°C avec une accélération ces dernières décennies. Les températures du globe atteindront +3,2°C d’ici 2100, même si l’Accord de Paris est respecté par les Etats, ce qui est loin d’être le cas.

Les conséquences du réchauffement climatique sont nombreuses :

  • augmentation des catastrophes naturelles (cyclones, tempêtes)
  • accentuation du stress hydrique
  • canicules et vagues de chaleur meurtrières
  • îles et pays engloutis par la hausse la mer
  • multiplication des incendies géants
  • explosion du nombre de réfugiés climatiques
  • multiplication des crises politiques et alimentaires
  • augmentation des maladies tropicales en Europe
Destruction de l'environnement réchauffement climatique

L’effondrement de la biodiversité

La deuxième conséquence de la destruction de l’environnement est l’érosion de la biodiversité. L’agriculture intensive et l’industrie polluent les sols et les eaux bouleversant les écosystèmes et éradiquent les espèces.

L’astrophysicien Hubert Reeves, connu pour son combat en faveur de l’écologie, a déclaré récemment que la Sixième Extinction massive a déjà commencé. Les associations comme WWF ont sonné l’alarme sur les chiffres alarmant sur la disparition des espèces.

  • 68% des animaux vertébrés sauvages ont disparu en 50 ans
  • en France, la population d’oiseaux a diminué de près de 30% en 30 ans
  • la population de thon rouge a diminué de 90% entre 1993 et 2016 en Méditerranée
  • une espèce de poisson d’eau douce sur cinq est menacée d’extinction en France métropolitaine (rapport UICN 2019)

Déstabilisations politiques et migrants climatiques

La hausse des températures aura des conséquences variées sur l’environnement selon la géographie des pays. Cependant, certaines zones du globe sont déjà fragilisées par le stress hydrique et le manque de terres arables.

Le Moyen Orient, le Maghreb ou encore le Sahel connaissent depuis une dizaine d’années d’importants troubles politiques. Le manque d’eau, l’augmentation des prix des denrées alimentaires et la corruption provoquent la colère des populations. Aujourd’hui encore, une forte proportion de la dépense des ménages (de 35 % à plus de 40 %) est toujours consacrée à l’alimentation.

La destruction de l’environnement oblige les populations à quitter leurs terres. La Banque mondiale prévoit 216 millions de migrants climatiques d’ici 2050. Si la majorité des déplacements se font au sein des pays, elles alimentent souvent les partis populistes. Elle entraîne également des frictions avec les populations locales qui voient le prix du travail baisser ou leur environnement changé.

Comment lutter contre la destruction de l’environnement ?

Afin de lutter contre la destruction de l’environnement, les experts proposent de nombreuses solutions mais font face à l’opposition d’une partie des populations, des lobbys industriels ou des gouvernements.

Si la question écologique gagne du terrain, l’opposition « fin du mois, fin du monde » persiste. Les militants écologistes aiment rappeler que « dans un monde fini, une croissance infinie est inconcevable » et pourtant.. En Occident, où les populations sont averties sur la question environnementale, la hausse de la croissance et le pouvoir d’achat restent les enjeux principaux lors des élections.

Destruction de l'environnement surconsommation

Sobriété et efficacité énergétique

La société de consommation participe grandement à la destruction de l’environnement cependant aucun gouvernement ne remet en cause ce mode de vie. D’après le baromètre Greenflex et Ademe, 60 % des Français « souhaitent se payer plus souvent des choses qui leur font envie ». Dans une société où la population est mitraillée par les publicités sur le nouveau SUV et les influenceurs, comment faire changer les mentalités ?

La sobriété ne signifie pas un retour à la bougie mais de prioriser les besoins énergétiques et de consommation. Elle vise une société plus durable, plus équitable et plus résiliente face aux enjeux environnementaux (climat, biodiversité, pollution).

Selon Oxfam, organisation internationale qui lutte contre la pauvreté, les 1 % les plus riches sont responsables de deux fois plus d’émissions que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Les foyers européens les plus riches (environ 40 000 euros par an et par personne en moyenne) ont une empreinte carbone 22 fois supérieure à la limite de 2,5 tonnes pour respecter les impératifs climatiques.

Parmi les solutions pour diminuer notre empreinte environnementale à petite et grande échelle :

  • meilleure mobilité bas carbone (transports en commun, pistes cyclables, co-voiturage)
  • favoriser le commerce de l’occasion et la durabilité des objets (maintenance, réparation)
  • efficacité énergétique (isolation des passoirs thermiques, bâtiments et maisons)
  • investir dans les énergies renouvelables
  • localisme et circuits courts de consommation

Réformer l’agriculture intensive et notre régime alimentaire

En s’intéressant aux causes de la dégradation de l’environnement, on s’aperçoit que l’agriculture intensive en est l’une des principales. Pour permettre aux agriculteurs de réformer leur métier, il faut leur donner des moyens de participer à la transition environnementale.

La meilleure alternative à l’agriculture intensive est l’agroécologie. Elle se base sur des systèmes de production qui diminuent son impact sur l’environnement et maintiennent ses capacités de renouvellement. Elle permet une diversification des cultures et réintroduit le rôle de la biodiversité dans la terre.

La suppression ou diminution importante des produits phytosanitaires est une étape clé pour stopper l’effondrement de la biodiversité. L’agriculture biologique permet la soutenabilité des écosystèmes et une nourriture plus saine.

Le changement de régime alimentaire, vers une alimentation moins carnée, est essentiel pour la préservation du climat et des écosystèmes. L’élevage augmente la concentration de méthane dans l’atmosphère et encourage la déforestation pour assurer la culture de plantes pour l’alimentation des animaux. En France 40% des terres arables sont destinées à l’alimentation animale.

Sanctuariser les écosystèmes

Préserver la planète c’est préserver la biodiversité pour assurer des écosystèmes stables. En plus de réformer l’agriculture et la pêche intensive, Hubert Reeves propose de « sanctuariser la biodiversité ».

Quelques solutions proposées par les experts :

  • interdire la déforestation des forêts primaires
  • stopper l’étalement urbain et l’artificialisation des sols
  • créer des zones de renaturation (forêts, parcs)
  • préserver les habitats de la faune
  • diminuer l’utilisation du plastique
  • limiter l’impact des rejets des eaux usées
Destruction de l'environnement déforestation

Conclusion

Si le XXème siècle a été celui de la croissance et de l’insouciance, le XXIème pourrait bien être celui d’un changement global de modèle de société. La multiplication des rapports (GIEC, FAO, Banque Mondiale, WWF) montrent que les pires scénarios des films apocalyptiques pourraient bien se réaliser si notre prise de conscience écologique ne s’accompagne pas d’actes forts.

Alors qu’une partie de la jeunesse ne croit plus en l’avenir et sombre dans la solastalgie, il faudra proposer une alternative séduisante à cette société basée sur la surconsommation, la destruction des écosystèmes, la prédation des ressources et la concentration des richesses.

Plus qu’une transition et des petits gestes, il faudra une révolution écologiste.

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