L’invasion militaire russe en Ukraine et la réaction rapide de l’OTAN ont relancé les craintes d’une guerre mondiale. Le risque nucléaire est devenu une préoccupation pour de nombreux français qui se renseignent désormais sur un abri souterrain survivaliste comme le bunker antiatomique.
Le bunker constitue une solution de repli à regagner rapidement et discrètement en cas de catastrophe naturelle, nucléaire ou d’une guerre.
La guerre nucléaire en Europe ?
L’opération militaire russe en Ukraine et le soutien des pays occidentaux à la défense ukrainienne font craindre une augmentation des tensions en Europe. La Russie a menacé à plusieurs reprises les pays membres de l’OTAN notamment en invoquant une troisième guerre mondiale qui serait nucléaire.
Ces propos d’officiels russes, notamment ceux du Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, rappellent au monde que la bombe nucléaire est bel et bien une arme dévastatrice.
Face à cette crainte, nombreux sont les plus riches à investir dans un bunker antiatomique construit par des entreprises professionnelles.
Le bunker : un abri souterrain pas obligatoirement antiatomique
Le bunker est un abri souterrain qui permet de se protéger face à une attaque extérieure. Il s’agit d’une fortification sous le sol pour se prémunir contre les catastrophes ou un bombardement. Cependant il est limité en cas d’attaque nucléaire même si l’acier et le béton diminuent les risques de radiation.
L’abri atomique est équipé pour une protection optimale contre les effets mécaniques et thermiques d’une explosion nucléaire notamment la radioactivité dans l’air.
Un abri souterrain survivaliste est souvent équipé de parois nécessaires pour être protégé contre une attaque ou une explosion nucléaire ou bactériologique. On parle d’un bunker NRBC-E.
La France un pays nucléarisé
La crainte d’une guerre nucléaire a toujours été au cœur des préoccupation des survivalistes. La hausse des tensions entre pays occidentaux et la Russie ne fait que confirmer les inquiétudes quant à un conflit international avec des conséquences dévastatrices.
Mais la bombe nucléaire n’est pas que la seule peur du mouvement néosurvivaliste français puisque la France est l’un des pays les plus nucléarisés. Le pays possède 58 réacteurs nucléaires en fonctionnement dont certains ont déjà plus d’une quarantaine années.
Les militants écologistes comme survivalistes sont nombreux à dénoncer les risques d’un accident nucléaire comme à Tchernobyl ou Fukushima. Les fuites radioactives de centrales nucléaires sont régulièrement rapportées dans les médias régionaux. Cependant, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a toujours déclaré que ces incidents nucléaires étaient sans danger pour les travailleurs comme pour les populations autour des sites.
Le bunker antiatomique absent des préoccupations des autorités
La France compte seulement 1000 bunkers antiatomiques en cas de catastrophe nucléaire. Autour de 600 abris souterrains appartiennent à l’armée française et 300 à 400 sont des abris privés.
Selon Mathieu Séranne, directeur d’Artémis Protection, « le taux de protection est proche de 0% » en France. Cette situation inquiète de plus en plus de français qui craignent une augmentation des conflits entre grandes puissances dans un monde où les ressources énergétiques se tarissent année après année.
Et ces statistiques sont encore plus effrayantes lorsque l’on sait qu’en Suisse, chaque habitant dispose d’une place protégée dans un abri qu’il peut regagner dans un délai raisonnable. Au total ce sont 300.000 refuges et plus de 5.000 abris publics pour un total de près de 9 millions de places. Le taux de protection est de 100% ! En Allemagne ou encore en Norvège, le taux de protection nucléaire se rapproche de 40% et de 70 % en Chine, en Suède et en Russie.
Pourquoi construire un abri souterrain survivaliste ?
Un bunker antiatomique protège ses habitants du souffle d’une explosion nucléaire et des radiations. La majeure partie des bunkers pour les particuliers est construite à 5 m de profondeur. Selon la qualité du modèle, il permet de survivre à un accident nucléaire majeur grâce à ses normes de protection NRBC-E (nucléaire, radiologique, biologique, chimique et explosif).
Il existe d’autres modèles d’abris survivalistes notamment la panic room (pièce de panique) pour se prémunir contre un cambriolage ou une tentative d’enlèvement. Cette salle fortifiée et discrète sert à se mettre en sécurité en attendant l’arrivée de la police.
D’autres abris de sécurité permettent de se protéger contre une catastrophe climatique telle qu’un ouragan, une tempête ou une avalanche. Ces modèles sont moins complets que le bunker NRBC-E mais permettent de mettre en lieu sûr sa famille.
Où construire un bunker antiatomique autonome ?
La construction d’un abri souterrain survivaliste n’est pas une décision à prendre à la légère. Votre stratégie variera selon les éléments extérieurs que seul vous connaissez. Parmi les questions à se poser lorsqu’on ne sait pas où construire son bunker figurent :
- En cas de catastrophe naturelle ou d’accident nucléaire, vais-je avoir le temps de rejoindre mon abri souterrain survivaliste ?
- Les rues seront-elles sûres pour ma famille et moi en cas de rupture de la normalité ?
- Est-ce que j’habite près d’un endroit stratégique qui pourrait être ciblé en cas de guerre ?
Ces questions ne sont pas exhaustives mais peuvent vous aiguiller sur la stratégie à prendre pour décider de l’endroit où vous allez construire votre abri survivaliste. Certains préfèreront rejoindre rapidement l’abri sous terrain sans prendre de risque dehors quitte à rester en ville. La construction en dessous de votre maison ou dans votre jardin sera donc recommandée.
Cependant d’autres préfèreront prendre leur sac d’évacuation et se rendre en campagne ou en montagne près d’une source d’eau dans un endroit reculé où est installée leur base autonome durable (BAD). Ce choix vous appartient.
L’abri souterrain survivaliste et les équipements de survie
Face aux craintes d’une guerre ou d’une catastrophe due au nucléaire civil, de plus en plus de français souhaitent construire un bunker personnel. Ces derniers mois, les sociétés de construction de bunkers déclarent avoir rempli leur carnet de commande à cause de la guerre en Ukraine.
L’abri souterrain survivaliste doit être discret et construit entre 7 et 15 mètres sous terre. Il doit répondre aux besoins propres de sa famille et aux normes de protection NRBC-E (nucléaire, radiologique, biologique, chimique et explosif) pour faire face aux menaces les plus extrêmes (accident nucléaire, explosion d’un site Seveso, attentat bactériologique).
En plus du refuge souterrain, les éléments annexes comme la nourriture, l’eau, l’énergie et la communication ne doivent pas être éludés. L’abri antiatomique n’est pas une fin en soi. Il doit être équipé. Les éléments essentiels pour un minimum d’autonomie durant la rupture de normalité :
- des pastilles d’iode
- un système de production d’électricité (panneaux solaires ou / et un groupe électrogène)
- un système de ventilation et de filtration de l’air
- un système de filtration de l’eau
- un système d’éclairage en plus de lampes tactiques
- un stock de nourriture avec des denrées non périssables
- un système de caméras de surveillance pour évaluer la situation extérieure
- un système de communication comme des talkies walkies
- un sac d’évacuation avec les éléments essentiels pour l’hygiène
- des masques FFP2, des masques à gaz
- une réserve de médicaments ainsi qu’une trousse à pharmacie
- etc..
Combien coûte un bunker ou un abri souterrain survivaliste ?
Si le prix d’un bunker personnel a longtemps été réservé aux milliardaires (lire notre article sur les bunkers de luxe en Nouvelle Zélande), aujourd’hui la construction d’un bunker est accessible à un foyer aux revenus élevés.
A l’image d’une maison, le prix d’un bunker varie selon sa dimension, les équipements (électricité, filtration) ou encore la géologie locale pour creuser sous terre. Les dispositifs pour rendre la vie plus agréable ont également un prix.
Un bunker survivaliste devra répondre à de nombreux critères notamment ceux contre une catastrophe nucléaire ou un attentat bactériologique. L’abri souterrain survivaliste le plus connu est le bunker NRBC qui permet de survivre aux pires catastrophes.
Le prix d’un bunker de 20m2 avec les éléments essentiels comme l’eau, un groupe électrogène, un espace cuisine, couchage et une salle de bain peut atteindre 300 000 euros. Cependant, certaines entreprises proposent des prix beaucoup plus attractifs (autour de 50 000 euros) selon les options choisies.
Pour une famille de 6 personnes, les premiers prix sont autour de 80 000 euros mais peuvent rapidement atteindre des sommes faramineuses selon l’entreprise et le dispositif choisi.