Le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a évoqué une « Troisième Guerre mondiale » qui serait « une guerre nucléaire dévastatrice ».
Sergeï Lavrov : « une Troisième Guerre mondiale » serait « une guerre nucléaire dévastatrice »
Une guerre nucléaire entre grandes puissances n’a jamais semblé si palpable. L’invasion russe en Ukraine et la réaction forte des diplomaties occidentales ont provoqué un séisme diplomatique international.
Le Ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a évoqué dans un entretien avec le média Al Jazeera la possibilité d’une guerre mondiale suite à la multiplication des sanctions économiques.
Joe Biden « est expérimenté et sait qu’il n’y a pas d’autre alternative aux sanctions qu’une guerre mondiale », a affirmé Sergueï Lavrov.
Selon Sergeï Lavrov, « une Troisième Guerre mondiale », si elle avait lieu, serait « une guerre nucléaire dévastatrice ».
LIRE AUSSI : Ukraine : les européens craignent une crise énergétique et sociale
Le ministre russe a justifié l’intervention militaire russe en Ukraine par la nécessité de se protéger face à l’OTAN. L’accès à des armes nucléaires par Kiev serait selon lui un « véritable danger » pour Moscou. Des propos qui font échos au discours de Vladimir Poutine avant l’invasion russe.
L’arme nucléaire financière : SWIFT
Les Etats-Unis et l’Union Européenne ont décidé de bannir de Swift, le principal réseau de traitement des opérations interbancaires mondiales, près de 70% du réseau bancaire russe. Cette arme nucléaire financière pourrait isoler la Russie du reste du monde dans les prochains jours et provoquer une faillite bancaire.
« La ruée vers les banques s’accélère à Moscou après que Poutine a imposé des contrôles de capitaux paralysants la nuit dernière pour protéger une économie qui s’effondre. C’est le boulevard Svetnoi au cœur de Moscou », indique le journaliste Jason Corcoran.
L’Union Européenne et les Etats-Unis ont décidé de geler les avoirs de la Banque Centrale Russe (BCR), une décision extrêmement rare dans l’histoire. Cette stratégie vise à empêcher la BCR de soutenir financièrement la monnaie nationale.
« Un sixième des réserves de changes est ainsi saisi du jour au lendemain. Personne ne s’attendait à une telle décision », avance Christopher Dembik. « Immobiliser la banque centrale d’un grand pays est complètement fou, et sans précédent », ajoute, sur Twitter, Steven Hamilton, professeur à l’université américaine George-Washington et ancien du Trésor australien.
D’autres sanctions ont été décidées comme la fermeture de l’espace aérien européen et américain aux avions et aux compagnies russes, l’interdiction d’exporter des composants électroniques, des logiciels, des équipements de l’industrie aéronautique et spatiale ou des pièces utiles au raffinage pétrolier .
Les occidentaux visent l’effondrement économique de la Russie ?
Mardi 1er mars 2022? Bruno Le Maire a évoqué une guerre économique menée contre la Russie visant à son effondrement. Des propos qui ont entrainé des menaces directes du Premier Ministre russe Dmitry Medvedev qui a évoqué la possibilité d’une guerre.
« Un ministre français a dit aujourd’hui qu’ils nous avaient déclaré la guerre économique. Surveillez votre discours, messieurs ! Et n’oubliez pas que les guerres économiques de l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles », a écrit sur Twitter l’ancien président russe.
Quelques heures après, Bruno Le Maire est revenu sur ses propos. La France, qui participe aux sanctions contre la Russie et à l’envoi d’armes vers l’Ukraine, plaide toujours officiellement pour une désescalade entre les deux parties.
Sanctions économiques : le précédent japonais pendant la Seconde Guerre Mondiale
Jean-Dominique Merchet, journaliste à l’Opinion, a évoqué dans l’émission C Ce Soir sur France 5, les propos de Bruno Le Maire sur la guerre économique menée contre la Russie.
« J’ai entendu Bruno Le Maire dire ça et je me suis étranglé. Je me suis dit ouf ! Il y va quand même très très fort ! ».
Jean-Dominique Merchet a également évoqué le cas des sanctions économiques américaines contre le Japon pendant la Seconde Guerre Mondiale. La stratégie américaine visait à bloquer le réapprovisionnement en pétrole et matières premières des japonais.
LIRE AUSSI : Hubert Védrine : « Le Poutine de 2022 est largement notre création »
Le Japon a ensuite décidé d’attaquer par surprise la base navale américaine de Pearl Harbor sur l’île d’Oahu à Hawaï. La guerre entre les Etats-Unis et le Japon s’est terminée après les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. La seule et unique fois dans l’histoire de l’Humanité où un pays utilise les armes atomiques contre un ennemi en guerre.
La Troisième Guerre Mondiale : une confrontation Russie / OTAN
Après l’invasion russe en Ukraine, l’OTAN a décidé de renforcer sa présence en Europe de l’Est. Une centaine d’avions de chasse, des chars et des soldats ont été mis en état d’alerte afin de pouvoir réagir à toute attaque contre un pays membre de l’alliance. Jean Castex, Premier ministre français, a même affirmé à l’Assemblée Nationale qu’un « engagement militaire français en Europe de l’Est n’était pas exclu en cas d’extension du conflit ».
LIRE AUSSI : « Nous serions appelés à nous engager militairement » en cas d’extension du conflit, prévient Castex
En plus des sanctions économiques, de nombreux pays occidentaux ont décidé de fournir à l’Ukraine des armes capables de détruire des chars et avions russes. La Pologne, pays membre de l’OTAN, sert de base arrière dans le cadre de réapprovisionnement de l’armée ukrainienne.
La Russie a déclaré à plusieurs reprises que les pays qui fournissent des armes à l’Ukraine seraient tenus responsables si des militaires russes étaient tués avec. Des propos forts de Vladimir Poutine qui a également donné « l’ordre aux forces de dissuasion de l’armée en régime spécial d’alerte au combat ».
Dans le même temps, l’armée russe a indiqué hier qu’elle organisait des exercices militaires, avec notamment plusieurs de ses sous-marins nucléaires, dans la mer de Barent au Nord de la Finlande.
L’intensification des sanctions, le maintien des troupes russes en Ukraine et les déclarations tapageuses d’officiels des deux camps sont la meilleure solution pour détruire une grande partie de la Terre. La désescalade, seule solution pour éviter une guerre mondiale et nucléaire, ne semble pas à l’ordre du jour.