L’Allemagne connait une année 2019 extrêmement compliquée au niveau de l’industrie et des exportations. Ces deux secteurs qui sont d’habitude les locomotives de l’économie du pays sont aujourd’hui des boulets.
La première puissance européenne se dirige vers une récession. L’institut Ifo, institut économique de Munich, annonce que le chômage partiel est en hausse dans l’industrie. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à y avoir recours tandis que les sondages nous apprennent que 12,4% des patrons s’attendent à faire pareil dans les trois mois à venir.
» Le moral des exportateurs allemands a sensiblement baissé. Dans le secteur industriel, l’indice des prévisions en matière de ventes à l’étranger a reculé de -2,3% en août à -5,2% au mois de septembre », annonce l’Ifo.
L’Allemagne est en proie à une chute de la production industrielle comme le montre les derniers chiffres faisant état d’une chute de 5,2% par rapport à l’année dernière. Les exportations ont également chuté de 8%.
Malgré la communication des pouvoirs publics allemands qui évoquent juste un ralentissement passager de l’économie, la récession est bien en train de s’installer dans le pays. Les médias commencent à leur tour à faire des unes sur la « Rezession » qui approche.
La chute de l’économie allemande est due à de nombreux facteurs extérieurs comme la guerre commerciale entre américains et chinois qui occasionne une chute de la croissance et la peur des investissements. Le hard Brexit qui se profile de plus en plus au Royaume-Uni avec un Boris Johnson qui est prêt à tout pour ne pas perdre la face.
Malgré tout, le gouvernement allemand reste assez passif malgré les inquiétudes du marché. Les experts appellent les pouvoirs publics à relancer l’économie en finançant de nouveaux pôles de développements et/ou en modernisant les infrastructures publiques.
« Qu’il s’agisse de la sphère publique ou privée, l’Allemagne investit trop peu. Trop peu dans les routes, les ponts, les infrastructures digitales. Et encore trop peu, aussi, pour la formation, la recherche, l’innovation ».
« Le gouvernement fédéral devrait adopter dès maintenant un programme d’investissement conjoncturel pour stabiliser l’économie », a déclaré l’économiste allemand Marcel Fratzscher.
L’Allemagne attend pour début novembre les nouveaux chiffres de la croissance. L’occasion peut-être pour le gouvernement d’annoncer de nouvelles mesures économiques face à la récession qui s’annonce.
Plusieurs régions allemandes se sont déjà déclarées en récession. L’extrême droite profite de la crise économique actuelle pour faire son lit dans les classes défavorisées et moyennes qui voient leur pouvoir d’achat s’étioler. La question des usines à charbon fait aussi débat dans un pays qui a misé des centaines de milliards d’euros dans les énergies renouvelables. A l’image de l’augmentation du prix de l’essence pour les gilets jaunes, la fermetures d’usines provoqueraient des émeutes importantes dans des régions déjà pauvres.
La France, par la voix des finances a appelé l’Allemagne à ne pas attendre la récession pour agir.
« L’Allemagne doit investir et doit investir maintenant, le plus tôt sera le mieux », a affirmé le ministre français des Finances, Bruno Le Maire,
La situation allemande continue de fragiliser l’Union Européenne qui voit sa première puissance totalement démunie face à la crise économique. Angela Merkel, malade, voit l’extrême droite continuer à progresser sur les terres en difficulté économique sans qu’elle ne puisse réagir.