Les français ont beaucoup épargné pendant la crise sanitaire selon plusieurs déclarations de responsables politiques. Mais selon un rapport du CAO (Conseil d’Analyse Economique), 70 % du surcroît de l’épargne se concentre sur 20 % des ménages.
Le Conseil d’analyse économique (CAE), un think tank rattaché à Matignon, a dévoilé une étude sur la base des données bancaires décrivant les dynamiques de la consommation et de l’épargne. Les conclusions sont sans appel : les plus riches ont beaucoup épargné tandis que les ménages les plus modestes ont dû utiliser leurs économies.
Les personnes les plus aisées ont moins consommé que d’habitude durant la crise sanitaire. La consommation, hors biens essentiels, a été impossible pendant le confinement puisque les restaurants, les théâtres et autres « petits plaisirs » étaient fermés. Cela s’est traduit pas une baisse de l’endettement (probablement du fait d’un moindre recours au crédit) permettant une accumulation massive de l’épargne. Au total, la moitié du surcroît d’épargne accumulée par les français provient des 10% des ménages les plus aisés. Sur 50 milliards d’euros accumulés entre mars et août, 32 milliards est concentré sur les 20 % des ménages les plus riches.
Du côté des foyers les plus précaires, c’est l’inverse qui s’est produit. Les jeunes ou les salariés qui n’ont pas pu télé-travailler ont vu leur salaire diminuer voire être complétement stoppé notamment pour les intérimaires et les autoentrepreneurs.
Les charges sont par contre restées les mêmes. Globalement, les plus pauvres ont dû s’endetter ou avoir recours à des aides ponctuelles de l’Etat ou d’associations caritatives. La précarité a explosé depuis la crise sanitaire comme le rappelait récemment le Secours Populaire.
Le Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a régulièrement appelé les français à stopper d’épargner et à consommer pour relancer l’économie. Un vœu pieux à l’heure où des millions de citoyens ne savent pas si leur entreprise pourra résister à une deuxième vague épidémique qui se précise.
Le think tank indique qu’un soutien beaucoup plus franc aux « ménages les plus modestes, plus exposés aux conséquences économiques des mesures sanitaires, va très rapidement s’avérer nécessaire ».
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