L’espèce humaine entame son déclin selon le rédacteur en chef de la revue scientifique Nature, Henry Gee. Le paléontologue évoque les principales raisons qui pourraient mener à une extinction de l’humanité.
L’espèce humaine et la génétique
Dans un article publié en novembre 2021 pour Scientific American, Henry Gee, évoque ses craintes sur l’extinction de l’humanité. Selon le paléontologue, l’Homo Sapiens pouvoir avoir frôlé l’extinction à plusieurs reprises. L’espèce humaine est extraordinairement homogène ce qui serait une faiblesse.
“Il y a plus de variation génétique dans quelques groupes de chimpanzés sauvages que dans l’ensemble de la population humaine. Le manque de variation génétique n’est jamais bon pour la survie des espèces”.
La fertilité et le taux de natalité en déclin
Parmi les raisons d’une extinction de l’humanité, le scientifique évoque la qualité du sperme humain qui a massivement diminué ce qui pourrait entraîner une baisse des taux de natalité. La pollution, une sous-catégorie de la destruction de l’environnement par l’homme et le stress, dû notamment à la qualité de vie des sociétés, seraient responsables.
En 40 ans, le nombre de spermatozoïdes chez l’homme a diminué de plus de 50 %, aggravée par une baisse de sa qualité chez les sujets occidentaux. Si cette baisse se poursuit, l’espèce humaine pourrait être en danger, alertait déjà une étude publiée dans Human Reproduction.
Une autre raison de la croissance démographique serait économique. Les couples attendent d’être plus âgées pour avoir des enfants. Selon Henry Gee, la productivité économique a stagné, voire diminué, au niveau mondial au cours des vingt dernières années. Les conséquences pourraient être que les populations repoussent le moment d’avoir des enfants, au point que leur propre fécondité commence à décliner.
Enfin, “l’émancipation économique, reproductive et politique des femmes” pourrait aussi jouer sur la diminution de la population mondiale. L’éducation des filles, l’amélioration des soins de santé (pour l’enfant comme la mère), l’accès au travail font que les familles sont moins nombreuses.
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La “dette d’extinction”
Pour le rédacteur en chef de la revue scientifique Nature, la menace la plus insidieuse pour l’humanité est ce qu’on nomme “la dette d’extinction”. Un déclin inévitable pour une espèce.
“Il arrive un moment dans la progression de toute espèce, même de celles qui semblent prospères, où l’extinction est inévitable, quoi qu’elles fassent pour l’éviter”.
“La cause de l’extinction est généralement une réaction tardive à la perte d’habitat. Les espèces les plus menacées sont celles qui dominent des parcelles d’habitat particulières au détriment des autres, qui ont tendance à migrer ailleurs et sont donc plus dispersées.
Les humains occupent plus ou moins l’ensemble de la planète et, en séquestrant une grande partie de la productivité de cette parcelle d’habitat planétaire, nous y sommes dominants. Homo sapiens pourrait donc déjà être une espèce morte-vivante”.
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L’espèce humaine va s’effondrer.. mais à quelle vitesse ?
Avec une fertilité en déclin, une diminution des ressources, un taux de natalité qui devient inférieur au taux de mortalité et des ressources génétiques limitées, Henry Gee y voit tous les signes d’une chute.
“La seule question est : à quelle vitesse ? Je soupçonne que la population humaine n’est pas seulement destinée à diminuer mais à s’effondrer – et bientôt”.
Les prédictions d’Henry Gee sur l’effondrement de l’espèce humaine font échos à de nombreux avertissements de scientifiques. Cependant, la question de la fertilité est souvent mise en arrière plan, rétrogradée par la question climatique, la raréfaction des ressources ou l’éventualité d’une troisième guerre mondiale nucléaire.
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