En Bolivie, la police a fait usage de gaz lacrymogènes contre un cortège funéraire d’indigènes. Des images terribles montrent les cercueils abandonnés au milieu de la répression.
La Bolivie s’enfonce un peu plus dans la guerre civile. Jeudi 21 Novembre, un important cortège funéraire composé de milliers de personnes a défilé dans la capitale pour rendre hommage aux victimes de la répression et dénoncer le coup d’Etat contre l’ex-Président Evo Morales.
Les personnes portant des cercueils, recouverts de fleurs et d’une wiphala (bannière multicolore des indigènes andins), ont été pris au milieu du nuage des gaz lacrymogènes tirés par la police. Les cercueils ont été déposés à terre comme le montre les nombreuses photos.
Les forces du nouveau pouvoir putschiste anti-indigènes a fait usage de la force contre le convoi funéraire. Les citoyens sur la Place San Francisco criaient « Justice ! Justice ! » après le décès de leurs cinq amis tués lors de manifestations. Des décès que le gouvernement ne reconnait pas.
« On nous a criblé de balles. C’était sanguinaire », a déclaré à l’AFP Rufino Copa, un agriculteur de 42 ans.
« Nous demandons justice, nous ne voulons pas que cette dame soit présidente », a ajouté une femme indigène portant son bébé de huit mois sur le dos et demandant à rester anonyme par peur des représailles.
Au moins huit personnes sont décédées depuis le début des manifestations. L’ex-président Evo Morales a lui évoqué le chiffre de 24 morts depuis son compte Twitter.
Le « gouvernement provisoire » de la présidente par intérim, Jeanine Áñez, a émis un décret exemptant les militaires de toutes condamnations pour tous crimes et délits qui « participeraient à rétablir l’ordre ».
Récemment, plusieurs anciens tweets racistes à l’encontre de Jeanine Áñez ont été publiées sur les réseaux sociaux. La nouvelle cheffe du pays est connue pour son intégrisme religieux évangélique et sa haine des indigènes. Ces derniers ont décidé de mettre en place un embargo contre La Paz, capitale et symbole de la bourgeoisie anti-Morales, en bloquant les routes d’approvisionnement afin de mettre la pression sur les nouveaux dirigeants.