En Bolivie, le peuple se réveille avec la gueule de bois. Quelques jours après le coup d’Etat contre le président légitime Evo Morales, les nouvelles figures politiques du pays ne cachent pas leurs intentions.
Le « rêve socialiste bolivien » se transforme en cauchemar fasciste et fanatique. La présidente par intérim de la Bolivie, Jeanine Áñez , a mis en doute vendredi la participation du Mouvement pour le socialisme (MAS) aux prochaines élections dans le pays.
« Le tribunal devra décider si le MAS participe à nouveau ou non”, a déclaré la présidente devant un groupe de journalistes sur l’avenir du parti d’Evo Morales.
La divulgation des tweets racistes de la nouvelle présidente ainsi que les preuves de son intégrisme religieux ne l’ont pas empêché d’indiquer clairement que « c’est avec deux exemplaires de la Bible » qu’elle entrera « dans le palais présidentiel ».
Des manifestations ont éclaté partout pour demander le retour du président Evo Morales et la démission d’Áñez accusée par la foule d’être raciste. D’après les premières informations données par la presse, les forces de l’ordre ont déjà tué un manifestant de 20 ans.
Coup d'État en Bolivie
— NOUS..SOMMES..φi.. #NoMoreTrump ✍ (@manential) November 15, 2019
la ministre putschiste des télécommunications de Bolivie
avoue que sous Morales la presse avait totale liberté et que cela va changer
pic.twitter.com/7y8kSwzLjX
Les nouvelles figures politiques du pays sont déjà décidées à faire taire l’opposition indigène et socialiste. A peine entrée en fonction, la ministre putchiste de la communication a annoncé que la presse passera sous contrôle. Toute critique de la politique menée par Jeanine Áñez sera sévèrement punie pour sédition.
Le coup d’Etat fasciste en Bolivie risque de provoquer une véritable guerre civile entre indigènes socialistes et descendants de colons libéraux. Les clivages entre urbains et ruraux, païens et évangélistes risquent d’aggraver le sort du pays.
En 13 ans, Evo Morales avait fait de la Bolivie le pays sud-américain le plus prospère. Chute des inégalités, création d’une retraite, augmentation de 372% du salaire minimum et croissance moyenne à 5% durant tous ces mandats. La découverte récente d’immenses réserves de lithium, minerais essentiel à la transition écologique mondiale, aurait permis d’assurer une prospérité pour encore un siècle à ce petit pays d’Amérique du Sud. Le sort en a voulu autrement.