La Somalie pourrait connaître une nouvelle famine selon l’ONU qui exhorte les pays riches à augmenter massivement et immédiatement les et l’aide humanitaire. Les associations humanitaires signalent que des enfants meurent de faim « sous nos yeux » dans un contexte d’escalade rapide des niveaux de malnutrition.
Une catastrophe humanitaire en Afrique de l’Est
Le directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l’Afrique de l’Est a exhorté les dirigeants du G7 qui étaient réunis en Allemagne, a intensifier les dons pour tenter d’éviter une catastrophe humanitaire dans les pays de la Corne d’Afrique.
« Nous avons besoin d’argent et nous en avons besoin maintenant », a déclaré M. Dunford. « Serons-nous en mesure d’éviter [une famine en Somalie] ?
À moins qu’il n’y ait […] une augmentation massive à partir de maintenant, ce ne sera pas possible, très franchement. Le seul moyen, à ce stade, est qu’il y ait un investissement massif dans l’aide humanitaire, et que toutes les parties prenantes, tous les partenaires, se réunissent pour essayer d’éviter cela. »
La pire sécheresse depuis 40 ans dans le Corne d’Afrique
La Corne d’Afrique a subi quatre saisons des pluies très faibles consécutives et connaît sa pire sécheresse depuis quatre décennies. Ce choc climatique est exacerbé par le conflit en cours et la hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés internationaux.
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Selon la PAM, 89 millions de personnes, soit toute l’Afrique de l’Est, est considérée comme étant en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Un nombre qui a augmenté de près de 90% depuis l’année dernière.
« Malheureusement, je ne vois pas [ce taux de croissance] ralentir. Au contraire, il semble s’accélérer », a déclaré M. Dunford.
213 000 personnes concernées par la famine
D’ici septembre, près de 213 000 personnes pourraient être touchés par la famine selon le dernier rapport de classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC). La Somalie est le pays le plus touché par la crise alimentaire dans la région.
Claire Sanford, directrice humanitaire adjointe de Save the Children, a déclaré avoir rencontré des mères qui avaient déjà enterré plusieurs enfants au cours de l’année écoulée, et dont les enfants survivants souffraient désormais de malnutrition sévère. L’un des bébés de trois mois souffrant de malnutrition aiguë que Claire Sanford a rencontré « n’a pas réussi à passer la nuit, et nous avons entendu un certain nombre d’histoires où c’était le cas ».
« Je peux honnêtement dire qu’au cours de mes 23 années de secours aux crises humanitaires, c’est de loin la pire que j’ai vue, en particulier en termes de niveau d’impact sur les enfants », a-t-elle déclaré. « La famine dont mes collègues et moi avons été témoins en Somalie s’est aggravée encore plus vite que nous le craignions. »
Des fonds insuffisants pour l’Afrique de l’Est
En avril, l’ONU n’avait reçu que 3% des fonds pour son appel de 6 milliards de dollars pour l’Éthiopie, la Somalie et le Soudan du Sud.
L’année dernière, le Royaume-Uni et d’autres dirigeants du G7 ont promis de fournir 7 milliards de dollars pour aider les pays à prévenir la famine, mais les appels pour l’Afrique de l’Est n’ont pas réussi à collecter suffisamment de fonds pour conjurer la faim.
Selon la dernière évaluation de l’IPC pour la Somalie, on estime que 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans seront confrontés à la malnutrition aiguë d’ici la fin de l’année, dont 386 400 seront probablement atteints de malnutrition sévère. Ces chiffres ne devraient qu’augmenter.
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