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Après le Krach pétrolier, les Etats-Unis sanctionnent l’Arabie Saoudite en diminuant sa protection

Les Etats-Unis retirent les systèmes anti-missiles Patriot d’Arabie Saoudite et envisagent de réduire d’autres capacités militaires dans le royaume, marquant ainsi la fin d’un renforcement militaire à grande échelle pour contrer l’Iran.

Les Etats-Unis retirent quatre batteries de missiles Patriot d’Arabie Saoudite ainsi que des dizaines de militaires envoyés à la suite d’une série d’attaques contre les installations pétrolières saoudiennes l’année dernière, selon plusieurs responsables américains.

Deux escadrons de chasseurs à réaction américains ont également quitté la région, et les responsables américains vont également envisager une réduction prochaine de la présence de la marine américaine dans le golfe Persique, ont déclaré les responsables.

Le retrait par le Pentagone des batteries anti-missiles Patriot d’Arabie Saoudite, ainsi que les autres réductions, sont basés sur les évaluations de certains officiels selon lesquelles Téhéran ne représente plus une menace immédiate pour les intérêts stratégiques américains.

Trump a menacé l’Arabie Saoudite…

Les responsables saoudiens n’ont pas répondu immédiatement à une demande de commentaires. Pour de nombreux observateurs, cette décision de l’administration Trump s’apparente à une sanction contre le Prince héritier Mohammed ben Salmane.

Les Etats-Unis n’ont pas apprécié l’augmentation de la production de pétrole par l’Arabie Saoudite dans le cadre d’une confrontation avec la Russie. L’industrie stratégique du schiste américain a souffert du Krach du prix du baril de pétrole provoquée en partie par la stratégie saoudienne. Certains spécialistes pensent que derrière ce conflit russo-saoudien se cachait une volonté de ces derniers de détruire l’industrie pétrolière américaine de shale oil.

Donald Trump aurait d’ailleurs haussé le ton contre le Prince héritier saoudien début avril pour le forcer à stopper sa politique de chute des prix. Parmi les menaces du président américain figurait la fin du Pacte de Quincy entre les deux pays qui mettrait les Saoud dans une situation délicate face à leur voisin iranien.

« Les Américains étaient très en colère contre l’Arabie saoudite », indique un responsable du Golfe. 

Une semaine après cet échange téléphonique houleux, Ryad a décidé de passer un accord avec Moscou. Le royaume a accepté de baisser sa production permettant de mettre fin à cette crise pétrolière.

Depuis, les prix du baril de pétrole semblent remonter mais les relations entre Trump et MBS restent au point mort.

La chine avant tout…

Dans le même temps, le Pentagone continue de concentrer les forces militaires américaines dans le Pacifique pour faire face à la puissance chinoise. Les alliés américains dans la région sont nombreux à dénoncer « les démonstrations de force » de Pékin dans la mer de Chine.

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Donald Trump adopte depuis le début de la pandémie de coronavirus une rhétorique anti-Pékin en nommant le Covid-19, « virus chinois ». Il a accusé les autorités chinoises d’être responsables de la propagation du coronavirus et exige une enquête internationale. Il a également supprimé les fonds américains pour l’OMS en accusant l’organisation internationale d’être trop proche de la Chine.

« La Chine a toujours raison » avec l’OMS, avait déclaré Trump.

La montée des tensions entre les deux pays pourrait accentuer la récession économique mondiale. Les deux premières puissances économiques du monde avaient déjà participé à un ralentissement de l’économie lors d’une guerre commerciale sans précédent entre 2018 et 2019.

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