L’amiral Philip Davidson – commandant de l’US Indo-Pacific Command – a déclaré que les États-Unis « étaient prêts » à contrer la Chine dans le Pacifique, citant ses « revendications territoriales excessives, la diplomatie du piège de la dette, les violations des accords internationaux, le vol de biens internationaux, l’intimidation militaire et la corruption pure et simple ».
« La Chine menace la souveraineté des petites îles du Pacifique et sape la stabilité de la région », a déclaré jeudi un haut commandant militaire américain.
« Le Parti communiste chinois cherche à contrôler le flux du commerce, des finances, des communications, de la politique et du mode de vie dans l’Indo-Pacifique », a déclaré Davidson dans un discours à Sydney.
L’ambassade de Chine en Australie n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires. Dans le passé, la Chine a rejeté les accusations de comportements agressifs et d’attrait de petites économies dans des «pièges» de la dette.
Les revendications croissantes de Pékin en Mer de Chine méridionale provoque l’inquiétude des États-Unis et d’autres pays dans la région. La Chine revendique la majeure partie de la mer de Chine méridionale, à travers laquelle quelques 3,4 milliards de dollars américains de transport maritime passent chaque année. Des pays comme la Malaisie, les Philippines, le Vietnam et le Brunei ont des revendications qui se chevauchent sur des parties de la mer.
De son côté, l’Australie, grand allié des Etats-Unis, jouit depuis longtemps d’une influence inégalée dans le Pacifique et tente de la maintenir malgré la concurrence féroce de la Chine.
En 2018, le gouvernement australien a lancé un fonds de 3 milliards de dollars australiens (2 milliards de dollars américains) pour offrir des subventions aux pays du Pacifique et des prêts bon marché pour la construction d’infrastructures.
Canberra a également diminuer la participation des entreprises chinoises dans les projets en Australie. Une politique qui vise à diminuer l’influence de Pékin dans le pays mais qui a comme contre-partie une baisse des échanges commerciaux.
En 2019, l’Australie a accusé la Chine d’être responsable d’une cyberattaque sur son parlement et ses trois plus grands partis politiques. Une accusation qu’a rejeté Pékin qui a nié toute responsabilité.
« Pékin a montré sa volonté d’intervenir sur les marchés libres et a nui aux entreprises australiennes simplement parce que le gouvernement australien a exercé son droit souverain d’exercer sa sécurité nationale », a déclaré Davidson.
La Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Australie, achetant plus d’un tiers de ses exportations totales et y envoyant plus d’un million de touristes et d’étudiants chaque année.
La présence et le discours de l’amiral Philip Davidson peuvent s’expliquer par une volonté grandissante de Washington de rassurer ses alliés dans la région. Tokyo, Séoul et Canberra craignent d’être isolés face à une géopolitique chinoise toujours plus agressive et conquérante. Au niveau économique comme militaire, Pékin est décidé à imposer sa puissance face à ses voisins sous protection américaine.
Le Centre des études sur les Etats-Unis de l’Université de Sydney a récemment réalisé un rapport qui a fait grand bruit. Les experts australiens présentaient l’armée américaine comme une « force en train de s’atrophier » dont les capacités sont « dangereusement dépassées » et « mal préparée » pour une confrontation avec la Chine.