Les protestations en Irak sont montées d’un cran hier après l’incendie du consulat iranien à Najaf, ville sainte chiite. Depuis deux mois, le gouvernement irakien réprime dans le sang sa plus grave crise sociale depuis des décennies.
Ce jeudi, au moins 15 manifestants ont été tués et 150 blessés par les forces militaires du régime. Face aux critiques de Téhéran, demandant à Bagdad de sécuriser ses bâtiments officiels, le régime irakien a envoyé des renforts dans plusieurs foyers de la rébellion afin de la mater. Les pleins pouvoirs ont été donnés à des militaires décidés à faire évacuer les différents lieux occupés par les civils comme des ponts, des axes routiers et des places.
Selon des informations officielles, 410 milliards d’euros ont été détournés ces 16 dernières années, soit deux fois le PIB. L’Irak est depuis la chute de Saddam Hussein en proie à une guerre civile entre chiites et sunnites, des volontés d’indépendance de la part des milices kurdes au Nord et une guerre contre l’organisation jihadiste EI.
Si les Etats-Unis ont détruit le « califat », ils ont également laissé Téhéran avoir la mainmise sur Bagdad. L’armée iranienne a formé et encadré des milices chiites qui ont joué un grand rôle dans la défaite au sol de l’EI. En échange, le régime des Mollahs a pris un poids important dans la région et notamment sur la scène politique et diplomatique irakienne.
Aujourd’hui, l’Iran est montrée du doigt par les manifestants comme l’un des principaux responsables de la situation sociale et économique du pays. La population demande la fin de l’ingérence iranienne et un changement total dans la vie politique irakienne.
Depuis octobre, le nombre de morts est évalué à 380 morts et quelque 15.000 blessés, selon un bilan de sources médicales et policières compilé par l’AFP.