Meyer Habib pointe Mélenchon et Boyard comme antisémites.
L’affirmation fracassante de Meyer Habib : « Jean-Luc Mélenchon et Louis Boyard sont des antisémites » promet une tempête dans le monde politique français.
Une vive controverse vient de surgir ce week-end dans le milieu politique tricolore lorsque Meyer Habib, député UDI rattaché au parti LR et intime du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, a publiquement dénoncé Jean-Luc Mélenchon et Louis Boyard pour antisémitisme. Ces allégations, proférées durant le programme « L’Heure des Pros 2 Week-End » sur la chaîne CNews, ont instantanément provoqué un émoi conséquent dans l’arène politique.
Meyer Habib, connu pour ses prises de position clivantes et sa proximité assumée avec le parti israélien du Likoud, n’a pas hésité à lâcher cette bombe médiatique durant son passage dans l’émission animée par Eliot Deval : « Jean-Luc Mélenchon et Louis Boyard sont antisémites ».
« Les députés LFI sont des antisémites, ils doivent être traînés en justice pour apologie du terrorisme. »
Meyer Habib
Dans le climat explosif actuel, l’échange tonique sur les réseaux sociaux entre figures du paysage politique français à propos du contentieux israélo-palestinien jette de l’huile sur le feu. Député de la huitième circonscription des Français installés hors de France et proche de l’aile conservatrice du Likoud israélien, Meyer Habib a incriminé Jean-Luc Mélenchon, fondateur du parti La France insoumise (LFI), et Louis Boyard, député de la 3ème circonscription du Val-de-Marne et membre de LFI, d’être antisémites.
Ces propos fracassants ont été tenus en réaction à deux tweets postés par les deux têtes de file de La France Insoumise, commentant l’attaque récente en Israël et Gaza.
Le premier tweet émane de Jean-Luc Mélenchon. L’homme d’état français témoignait son empathie envers les civils victimes du conflit. Il demandait un cessez-le-feu et soulignait l’obligation pour la France de jouer un rôle actif dans la résolution pacifique du conflit en défendant l’existence de deux États, Israël et la Palestine, comme préconisé par les résolutions de l’ONU.
Le second tweet est signé de Louis Boyard, jeune député impliqué qui parle sans détour des « violences en Palestine » et reproche à la France sa passivité face à cette situation.
Néanmoins, c’est la dénonciation faite par Meyer Habib qui alimente les discussions. Pour Meyer Habib, ces tweets seraient l’expression flagrante d’un antisémitisme profond et dangereux chez les deux hommes. Il est crucial ici de se souvenir que l’antisémitisme correspond à une hostilité violente ou une discrimination à l’endroit des Juifs. Pourtant, les déclarations de Jean-Luc Mélenchon et de Louis Boyard ne semblent à première vue ni même après une analyse plus poussée, répondre à cette définition.
En effet, l’approche de Jean-Luc Mélenchon est guidée par la quête de paix, la neutralité et le respect des décisions internationales émanant de l’ONU – une institution largement reconnue et respectée qui avalise le droit à l’existence de l’État d’Israël depuis 1947. Par conséquent, affirmer que ces déclarations sont antisémites paraît être une extrapolation inappropriée et déplacée.
Louis Boyard, de son côté, recourt à une rhétorique plus virulente en évoquant des « exactions en Palestine » et en critiquant la France. Cependant, il importe de souligner que la critique politique d’un État n’équivaut en aucun cas à une remise en question de son droit à l’existence. Cette assimilation hâtive entre critique politique et antisémitisme est courante mais trompeuse.
Multiplier des allégations de ce genre risque de minimiser la lutte contre l’antisémitisme réel, qui doit demeurer une priorité. En effet, qualifier toute critique de la politique israélienne comme étant de l’antisémitisme déprécie la légitimité des véritables accusations d’antisémitisme.
En définitive, l’accusation lancée par Meyer Habib dans un contexte déjà tendu, s’avère à la fois détonante et problématique. Il est essentiel de faire preuve d’une plus grande retenue dans l’emploi du terme « antisémitisme ». Celui-ci ne doit pas être employé pour discréditer la critique fondée d’une politique d’État, mais pour stigmatiser les actes de haine ou de discrimination envers les Juifs.