in

Conseil Scientifique : « L’hypothèse la plus probable est une seconde vague en octobre-novembre-décembre »

Jean-François Delfraissy, président du Conseil Scientifique, a indiqué sur BFM TV que plusieurs scénarios étaient possibles quant à l’épidémie de coronavirus et notamment une deuxième vague à l’automne.

« L’hypothèse la plus probable est la deuxième vague. Un vrai retour du virus arrivant du Sud pour la période d’octobre, novembre, décembre. »

Gratuité des masques et précarité

Jean-François Delfraissy a précisé que le Conseil Scientifique avait plaidé pour une gratuité des masques pour les personnes les plus précaires notamment celles qui ont été durement touchées par la crise.

« Le Conseil scientifique a suggéré la gratuité des masques « pour les personnes les plus fragiles ».

Le président du Conseil Scientifique a évoqué la question de la mortalité en Seine-St-Denis et chez les français d’origine étrangère, plus touchés par le virus lors de la première vague.

« Les populations les plus précaires sont les plus fragilisées. Et attention parce qu’elles sont fragilisées pour elles mêmes – et c’est notre devoir de citoyen et d’une grande nation de les prendre en compte – mais également pour nous-mêmes car si on laisse redémarrer une infection et du Covid dans ces populations ça sera pour l’ensemble de la population française ».

Le virus circule

Pour Jean-François Delfraissy, l’épidémie a repris et le virus circule de manière importante.

« Cela a redémarré. On est sur une ligne de crête instable. Les chiffres sont inquiétants. Les cliniciens disent que les malades réapparaissent dans les hôpitaux et sont hospitalisés à nouveau et particulièrement en région parisienne. »

Selon lui, si les français ne font pas les efforts nécessaires pour contenir le virus, un scénario de deuxième vague localisée comme en Catalogne n’est pas à exclure.

« C’est nos propres comportements qui nous conduiront à rester soit sur la ligne de crête soit à basculer. »

Le président du Conseil Scientifique évoque également la question des contrôles sanitaires aux frontières notamment pendant la période estivale ainsi que la multiplication des cas de personnes revenant de l’étranger.

Traitements et vaccin

Jean-François Delfraissy confirme qu’aucun traitement n’a pour l’instant donné de réels résultats face au virus.

« Aucun traitement dirigé contre le virus lui même n’a fait la preuve de sa réelle efficacité à mes yeux. Qu’il s’agisse de l »hydroxychloroquine, de l’association, du Kaletra, du Remdesevir de chez Gilead, aucun n’a fait preuve d’efficacité. »

Cependant, deux nouveaux médicaments utilisés pour les cas sévères réduiraient de moitié la mortalité.

« Deux médicaments ont fait preuve d’une efficacité dans les formes sévères ou graves. La dexamethasone qui est un corticoïde et des anti-récepteurs d’IL-6 qui permettent de bloquer la réaction inflammatoire qui existe dans les formes graves. La conjonction de l’utilisation de dexamethasone et d’anti-récepteurs d’IL-6 peut transformer le pronostic des formes graves, peut réduire de moitié la mortalité. »

Enfin, au sujet du vaccin, le président du Conseil Scientifique prévient les français qu’un vaccin ne sera pas disponible rapidement contrairement « aux effets d’annonces ». Il faudra atteindre « au moins jusqu’à fin 2020 voire le premier trimestre de 2021 « si il y a un vaccin… ».

VOIR L’ENTRETIEN EN ENTIER :

Les admissions d’enfants touchés par la maladie de Kawasaki ont augmenté de près de 500% (étude)

« Le Liban n’est plus au bord de l’effondrement. L’économie du Liban s’est effondrée » (Fawaz Gerges)