Mise à jour à 22h45 le 6/01/2020
Quelques heures après la publication de cette lettre, le chef du Pentagone Mark Esper a démenti. «Aucune décision n’a été prise de quitter l’Irak. Point», a déclaré à la presse le ministre américain de la Défense. «Cette lettre ne correspond pas à notre état d’esprit aujourd’hui». Au pied de ladite lettre, le nom du général William H. Seely, commandant des opérations militaires américaines en Irak, est indiqué mais sa signature ne figure pas. La lettre aurait été envoyée par erreur.
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Selon l’agence de presse AFP, une lettre envoyée par Washington à Bagdad a annoncé que les troupes américaines se repositionneraient au cours des « prochains jours et semaines ». L’armée américaine a informé ses homologues de Bagdad qu’elle se préparait à « quitter l’Irak ».
Cette lettre intervient un jour après que le parlement irakien a exhorté le gouvernement à expulser les troupes étrangères du pays après le meurtre du général iranien Qassem Soleimani.
Le chef de la Force opérationnelle américaine en Irak, le général de brigade William Seely, a envoyé une lettre au chef du commandement des opérations conjointes irakiennes, a fait savoir l’AFP.
La lettre indique que les troupes US « repositionneraient leurs forces au cours des prochains jours et semaines pour se préparer à poursuivre leur mouvement ».
Un responsable américain de la défense et un responsable irakien de la défense ont confirmé que la lettre était réelle et avait bien été remise au commandement des opérations conjointes irakiennes.
Cette décision américaine intervient quelques jours après l’assassinat du général Qassem Soleimani en Irak et 24h seulement après le vote du parlement irakien de l’expulsion des troupes occidentales du pays. Le premier Ministre irakien Adel Abdel-Mehdi devait rencontré dans la journée l’ambassadeur américain à Bagdad pour lui annoncer le choix de son parlement et cela malgré les menaces de sanctions de la part de Donald Trump.
Ce départ précipité des forces américaines d’Irak sonne comme une grande victoire pour Téhéran qui faisait pression sur le gouvernement irakien ces derniers jours. En plus d’une victoire diplomatique symbolique, le régime iranien va augmenter son prestige dans la région et se débarrasser de son ennemi principal sur sa frontière ouest.
A nouveau, les choix de Washington et plus précisément de Donald Trump au Moyne-Orient risquent d’être critiqués quelques semaines seulement après le départ précipité des forces américaines au Nord de la Syrie suite à l’opération militaire turque au Kurdistan.
L’autre grand vainqueur de cette retraite des forces américaines est la Russie de Vladimir Poutine. Les forces russes qui ont récemment fait un exercice militaire avec la Chine et l’Iran vont pouvoir conforter leurs positions au Levant.