La catastrophe écologique et sanitaire de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen n’a pas fini de faire parler d’elle. Les gens du voyage n’ont pas été évacués malgré la proximité de leur campement avec les lieux de l’incident.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la centaine d’habitants de l’espace réservé aux gens du voyage ont vu l’usine brûler et l’immense fumée noire se propager dans le ciel durant 24 heures.
«On n’a pas eu d’informations, il fallait qu’on aille voir les policiers pour en avoir. À un moment donné trois policiers sont arrivés à l’entrée de l’aire et nous on dit qu’on ne nous évacuerait pas, parce que nous n’étions pas dans une zone habitable. Personne ne nous a donné des masques, personne n’a proposé de nous évacuer», témoigne Vanessa Moreira-Fernades à Paris Normandie. «Et, depuis, personne n’est venu nous voir.»
Pourtant, quelques mètres séparent l’aire des gens du voyage du premier barrage policier, et seulement 300 mètres les séparent de l’usine chimique.
« On n’est pas des chiens, même les animaux de la SPA sont mieux traités », pestent les habitantes. « On nous dit: vous n’avez qu’à partir avec votre caravane. Mais pour aller où? Nos enfants sont inscrits dans les écoles ici. Depuis jeudi, on souffre de maux de tête. »
Les habitants sont en colère contre les autorités et ont porté plainte. En première ligne de l’incendie, les personnes vivant sur les lieux n’ont pas eu l’aide des pouvoirs publics. Elle souhaitent désormais un nouveau lieu, loin, très loin des usines.
A l’image du reste de la population, les habitants du campement craignent pour leur santé. Ils comptent parmi eux des personnes âgées ou des enfants. Pour autant rien n’a été fait pour les rassurer, abandonnés, ils n’ont pas reçu d’ordre d’évacuation.
L’aire réservé aux gens du voyage est située à l’endroit le plus inhospitalier de la Métropole de Rouen. Entre les usines de Lubrizol, Total et les silos de grains, les habitants des lieux vont devoir vivre avec la peur des révélations de l’enquête.