Un incendie s’est déclaré dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre dans une usine de produits chimiques à Rouen provoquant une énorme fumée noire et d’importantes explosions. Le décès de l’ex-président Jacques Chirac a totalement éclipsé le désastre écologique au grand dam des principales victimes.
Il aura fallu deux cents pompiers et plus de 24h pour mettre fin à l’incendie. Malgré les communiqués de la Préfecture de Seine-Maritime se voulant rassurants, la population semble inquiète comme le montre les nombreux témoignages d’habitants sur les réseaux sociaux.
Une catastrophe écologique et sanitaire
Les français se sont réveillés avec un flash spécial sur le terrible incendie qui avait lieu à Rouen. Toutes les chaînes en continue faisaient leur direct sur la situation extrêmement compliquée notamment à cause du fait que le site était classé Seveso seuil haut, c’est à dire sous surveillance particulière en raison des matériaux utilisés. Le bal des experts BFM TV et C-News n’a pas tardé avec des témoignages du voisinage qui déjà évoquaient déjà des vertiges et des picotements aux yeux.
La fumée noire de l’incendie due notamment aux nombreux produits toxiques sur les lieux a fait craindre le pire. L’usine fabriquait et commercialisait des additifs qui servent à enrichir les huiles, les carburants ou elles peintures industriels.
Rapidement un périmètre de sécurité autour du site a été mis en place, les écoles, collèges et lycées fermés dans 11 autres communes avoisinantes, tout comme une partie des transports en commun. La Préfecture a recommandé aux agriculteurs de suspendre les récoltes et aux éleveurs de « placer les bêtes sous abri et protéger leur alimentation ».
Pourtant, malgré toutes les mesures mises en oeuvre, la préfecture de la Seine-Maritime a continué à déclarer qu’il n’y avait pas de « toxicité aiguë » et que les risques de pollution étaient faibles.
Chirac s’est éteint et le direct sur Rouen aussi
La situation critique à Rouen a été rapidement mise de côté après l’annonce du décès de Jacques Chirac. Les médias ont totalement éludé la situation critique dans la région préférant s’attarder sur le décès de l’ancien Président de la République. Pendant toute la journée, les hommages ont fait oublier qu’à deux heures de Paris, une gigantesque fumée noire était en train de traverser tout le nord ouest du pays jusqu’aux Hauts-de-France.
Une population oubliée par le monde
Malgré le changement de programme des médias, les informations sur la situation à Rouen ont continué à nous parvenir via les réseaux sociaux. Les habitants totalement abandonnés par les médias et les politiques ont décidé de raconter la situation sur Twitter et les groupes Facebook.
Les nombreux communiqués du Préfet de Seine-Maritime indiquant que la situation était sous contrôle et que la fumée n’est pas dangereuse n’ont pas suffi à rassurer les habitants. Un titre étrange du site 20 Minutes n’a pas aidé les pouvoirs publics alors que la liste de marchandises et de produits extrêmement dangereux s’est retrouvée sur Internet.
Sur la liste des matériaux disponibles dans l’usine se trouvait de l’uranium ce qui a provoqué un vent de panique des internautes. Un nouveau Tchernobyl avec un nuage toxique s’arrêtant à nos frontières ou pire aux grillages de l’usine ? Des vents importants qui ont pu faire déplacé la fumée sur des centaines de kilomètres ? Une pluie noire dite non toxique mais que la préfecture appelle à manoeuvrer avec précaution ? Les questions se sont multipliées sur les réseaux sociaux sans que des réponses officielles n’aient pu convaincre les habitants.
Ce matin, les rouennais se sont réveillés toujours avec la même peur et des maux de tête. La situation reste extrêmement préoccupante et les informations autour de la toxicité de cette fumée noire toujours aussi évasives.
Des spécialistes de l’environnement et de la pollution ont évoqué depuis la dangerosité des éléments présents dans l’air et ceux tombés la veille avec la pluie.
La communication du préfet est complètement écartée par les habitants qui croient à une désinformation publique afin d’éviter la panique. Si les écoliers sont restés à la maison ce matin, les étudiants sont retournés à la fac avec des nausées. Les employés des transports publics se sont pleins de devoir retourner travailler alors que la situation n’est pas encore totalement sous contrôle.
Si les habitants se sentent trompés par les autorités, sur Twitter la colère grimpe avec les informations au compte goutte données par la préfecture. Interrogé sur BFMTV, le président du comité national contre les maladies respiratoires, Gilles Dixsaut, met en garde la population contre les fumées d’incendie et notamment d’hydrocarbures qui sont toxiques.
« Il faut être prudent dans les jours à venir et nettoyer correctement tous les espaces dans lesquels les enfants vont jouer parce que ces suies d’incendie sont, je le répète, des produits toxiques et potentiellement cancérogènes à moyen et long terme », ajoute-t-il.
Sur Twitter, les internautes pointent du doigt ce qui ressemble de plus en plus à une catastrophe sanitaire et écologique doublée d’une lenteur des autorités à réagir. L’incendie de l’usine de Lubrisol est la plus grosse catastrophe industrielle depuis AZF à Toulouse. Les craintes sont nombreuses et la peur sur tous les visages.