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La Russie veut empêcher la reprise du pétrole en Libye grâce à ses mercenaires

Les troupes du Gouvernement d’Union Nationale libyen, reconnu par l’ONU, sont aux portes du croissant pétrolier du pays. Face à cette avancée stratégique, les mercenaires russes se sont placés à quelques kilomètres de la plus grande installation pétrolière libyenne afin d’empêcher toute reprise de l’activité.

Depuis le 25 juin, des mercenaires russes de l’agence de sécurité privée Wagner, proche du Kremlin, se sont positionnés aux abords du champ pétrolier de Charara. Selon plusieurs sources locales, les miliciens, soutiens du Seigneur de guerre Haftar, surveillent ainsi les Touaregs qui contrôlent le site. Moscou craint un renversement d’alliance en faveur du Gouvernement d’Union Nationale.

La Compagnie nationale pétrolière libyenne dénonce « une ingérence étrangère dans un secteur stratégique ». L’installation pétrolière peut produire jusqu’à 300 000 barils par jour. Le site est à l’arrêt depuis près d’un an pour le plus grand plaisir de Moscou et Abou Dhabi (principal allié d’Haftar) en pleine crise de la demande de pétrole.

Plus de 300 véhicules militaires ont quitté la capitale libyenne afin de récupérer les sites pétroliers aux mains de l’insurrection et des milices étrangères financées par les Emirats Arabes Unis. Le porte-parole de la chambre d’opérations de Syrte et d’al-Jofrah a indiqué que plus de 11 avions russes avaient atterri à l’aéroport de Syrte afin d’y déposer des mercenaires syriens, des armes et des munitions.

L’Egypte, alliée des pétromonarchies, a également menacé la Libye d’entrer en guerre en faveur de l’autoproclamé Maréchal Haftar si les forces gouvernementales de Fayez al-Sarraj venaient à attaquer la ville de Syrte, verrou stratégique et porte d’entrée du croissant pétrolier.

Le camp du Gouvernement d’Union Nationale, reconnu par l’ONU, et soutenu par la Turquie, les Etats-Unis et l’Italie pourrait faire face à sa plus grande bataille. Une victoire contre les milices et mercenaires du maréchal Haftar signifierait un basculement sans précédent dans le conflit.

La France, qui soutient le Maréchal Haftar, a appelé à un cessez-le-feu mais ne cache pas sa volonté de voir son « favori » gagner pour des questions stratégiques et économiques. Le Quai d’Orsay se retrouve aux côtés de la Russie ce qui pourrait avoir des conséquences importantes dans ses relations avec Washington. La présence russe en Afrique du Nord n’est pas appréciée du côté du Pentagone ce qui explique le soutien diplomatique envers Ankara, seul rempart à la géopolitique russe dans le « Grand Moyen Orient ».

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