L’Inde et la Chine sont actuellement engagées dans un conflit frontalier tendu dont certains craignent qu’il ne déclenche un conflit militaire. Le président américain Donald Trump a proposé de servir de médiateur.
Depuis environ 80 ans, l’Inde et la Chine se disputent une frontière de près de 3540 kilomètres qui s’étend sur l’Himalaya. Malgré plus de 20 générations de négociations, les deux pays les plus peuplés du monde ne sont pas parvenus à s’entendre sur la plupart des frontières, ce qui constitue une source de tension permanente entre Pékin et New Delhi.
Les raisons de cette dernière flambée des tensions est inconnue à l’heure actuelle. Le gouvernement indien affirme qu’au début du mois, des troupes chinoises ont lancé des pierres sur des soldats indiens dans l’ouest de l’Himalaya. Pékin contredit cette affirmation, accusant au contraire les forces indiennes d’avoir pénétré illégalement sur le territoire chinois. Quelle que soit la raison, une centaine de soldats des deux camps ont été blessés lors de deux escarmouches le 5 et le 9 mai.
Aucun coup de feu n’a été tiré et personne n’a été tué, mais cela n’a pas empêché les deux nations dotées de l’arme nucléaire d’intensifier l’affrontement depuis ces premières querelles.
Des milliers de soldats sont maintenant campés de part et d’autre de la vallée de Galwan, un territoire litigieux dans la région en haute altitude du Ladakh. Les soldats chinois et indiens ont creusé des tranchées et expédié davantage d’équipements militaires vers leurs avant-postes.
L’hiver rigoureux ayant fait place au printemps, les experts craignent qu’il ne faille des mois avant que les deux puissances ne se retirent, ce qui pourrait raviver la violence qui a conduit à une vaste guerre frontalière en 1962.
« Un commandant trop zélé du côté chinois ou indien pourrait conduire à un ordre d’agression, ce qui pourrait entraîner une contre-mouvement aboutissant à une horrible spirale », explique Sumit Ganguly, un expert de la politique étrangère de l’Inde à l’université de Bloomington en Indiana (Etats-Unis).
Mais la situation actuelle est bien plus qu’un simple conflit frontalier qui dure depuis des décennies. Il s’agit aussi de la rivalité de plus en plus âpre pour le leadership en Asie.
La Chine, en particulier sous le président Xi Jinping, utilise fréquemment sa puissance militaire pour intimider ses voisins et revendiquer son hégémonie dans la région, y compris le long de la frontière montagneuse. L’Inde, quant à elle, a construit des routes et des pistes d’atterrissage le long de sa frontière avec la Chine pour tenter d’exercer un contrôle plus important.
Les Etats-Unis comme médiateur ?
Les Etats-Unis, déjà en conflit diplomatique avec la Chine, a proposé de jouer le rôle de médiateur entre les deux puissances asiatiques. Une proposition qui n’a peu de chance d’aboutir étant donné la montée des tensions entre Washington et Pékin pendant la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus.
Malgré des désaccords commerciaux, l’Inde et les Etats-Unis restent des alliés dans la région face à la montée en puissance de la Chine. Donald Trump a réalisé une visite officielle en Inde en février dernier afin de rencontrer Narendra modi.
«Je vous présente mon ami, l’ami de l’Inde : le président américain Donald Trump », avait lancé le Premier ministre indien Narendra Modi
Narendra Modi, chef du gouvernement et membre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party, a récemment permis l’annexion d’une partie du Cachemire provoquant une augmentation des tensions avec le Pakistan voisin. Le président pakistanais, Imran Khan, avait brandit le risque d’une guerre nucléaire contre l’Inde.