Le Premier ministre pakistanais, Imran Khan, a indiqué lors de son discours à l’ONU que l’invasion d’une partie du Cachemire par l’Inde pourrait déboucher sur une guerre nucléaire.
Alors que son temps de parole était évalué à 15 minutes, le premier ministre pakistanais a tenu un discours inquiétant d’une heure afin d’avertir les membres de l’ONU sur les conséquences que peut avoir l’invasion d’une partie du Cachemire par l’Inde.
« Quand le couvre-feu sera levé, ce sera un bain de sang », a lancé le Premier ministre pakistanais devant l’Assemblée générale de l’ONU.
Depuis le 5 août, l’Inde a révoqué l’autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire qu’elle contrôle. Les soldats indiens ont envahi les rues de la région himalayenne disputée avec le Pakistan depuis 1947.
New Delhi a organisé un important déploiement militaire, coupant par la même occasion les communications et interdisant le déplacement à de nombreuses personnes surveillées.
« Il y a 900 000 soldats sur place, ils ne sont pas venus – pour citer Narendra Modi – pour la prospérité du Cachemire. Ces 900 000 soldats, que vont-ils faire ? », a demandé Imran Khan. « Il y aura un bain de sang », a-t-il insisté.
Imran Khan a averti les présidents du monde que le Pakistan ne se rendrait pas et ripostera si une guerre éclate. L’explosion d’un conflit entre les deux pays pourrait engendrer un cataclysme puisque tous deux dotés de l’arme nucléaire.
« Si une guerre conventionnelle commence entre nos deux pays, tout peut arriver », a-t-il prévenu, tout en soulignant que le Pakistan, « sept fois plus petit que son voisin », aurait un choix difficile : « Soit la reddition, soit la lutte pour la liberté jusqu’à la mort. »
« Que ferons-nous ? Je me pose ces questions. Nous nous battrons », « et quand un pays nucléaire se bat jusqu’au bout, cela peut avoir des conséquences bien au-delà de ses frontières », a-t-il averti. « Cela peut avoir des conséquences pour le monde entier et c’est pour cela, je vous le répète, que je suis venu vous alerter, pas pour proférer des menaces. »
Selon les observateurs au Cachemire indien, l’armée indienne a mis en place de nombreuses mesures restrictives pour la population. Les militaires indiens sont accusés d’employer la force face à la population locale.
« Cela fait 55 jours que je suis enfermé, j’ai entendu parler de viols, de soldats indiens pénétrant dans des maisons », a-t-il lancé, imaginant ce qu’il aurait pu dire dans ce cas. « Voudrais-je vivre cette humiliation ? Voudrais-je vivre comme ça ? Je prendrais une arme à feu. Vous forcez les gens à la radicalisation », a-t-il poursuivi à l’intention des autorités indiennes.
L’Inde et le Pakistan se sont partagés le Cachemire au moment de l’indépendance. En mettant fin à l’autonomie du Cachemire, l’Inde pourrait provoquer une nouvelle guerre entre les deux pays, qui se sont déjà affrontés deux fois avant l’obtention de l’arme nucléaire par les deux camps.
Depuis l’arrivée au pouvoir en Inde du nationaliste hindouiste, Narendra Modi, les relations entre Islamabad et New-Delhi se sont tendues. Le gouvernement indien passe sous silence les agressions contre les minorités chrétiennes et musulmanes réalisées par des groupes extrémistes hindouistes. Les discours populistes de Mode enflamment les foules et les questions liées à la pauvreté et au développement ont laissé place à ceux sur la sécurité et l’identité hindoue de l’Inde.