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Bachar Al Assad annonce une alliance avec les forces kurdes contre l’offensive turque

Offensive turque en syrie kurde

L’offensive turque en Syrie prend une nouvelle tournure après l’annonce d’une implication de l’armée syrienne de Bachar Al Assad. Les kurdes ont décidé d’accepter une alliance avec Damas face à Ankara.

La Turquie a annoncé avoir pris les villes de Tal Abyad et Ras al-Raïn aux Forces Démocratiques Syriennes (FDS) composées en majorité de combattants kurdes. Selon ces derniers, près de 800 femmes et enfants proches de l’EI auraient pris la fuite à la suite d’un bombardement turc dans le camp d’Aïn Issa.

Recep Erdogan a assuré que l’offensive armée n’était « pas contre les Kurdes, mais contre le PKK et ses branches PYD et YPG. Nous ne permettons pas la création d’un Etat terroriste dans le nord de la Syrie ».

Donald Trump et les prisonniers occidentaux

De son côté Donald Trump a de nouveau demandé aux pays occidentaux de récupérer leurs ressortissants jihadistes dans un discours violent. Le président américain a menacé Paris et Berlin de renvoyer les prisonniers vers leur pays d’origine.

« La plupart de ces combattants viennent d’Europe. Ils viennent d’Allemagne, de France et de nombreux pays d’Europe. Ce sont leurs citoyens. Je les ai appelés, et j’ai dit : ‘vous devez ramener vos combattants chez nous. Ils n’ont pas voulu. Ils ne veulent pas d’eux. Alors je leur ai dit : ‘Vous ne comprenez pas, nous n’allons pas les prendre, nous n’allons pas les enfermer à Guantanamo ou dans nos prisons. Je les ai rappelés et dit : ‘Vous devez les reprendre ou nous allons les laisser se diriger tout droit vers vos satanées frontières » mais [ces pays] ne veulent pas. (…) Nous en avons des centaines' », a lancé Trump. 

La France stoppe ses livraisons d’armes

Du côté de Paris, le gouvernement a annoncé que les ventes d’armes vers la Turquie étaient suspendues. Berlin et Amsterdam ont également pris les mêmes dispositions. Les réactions turques ne se sont pas fait attendre puisque le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que rien n’arrêtera la Turquie car c’est une « question vitale » et « une question de sécurité nationale, une question de survie ».

« Même si nos alliés soutiennent l’organisation terroriste, même si nous sommes seuls, même si un embargo est imposé, quoi qu’ils fassent, notre lutte est dirigée contre l’organisation terroriste », la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), a-t-il martelé.

L’Elysée a également annoncé que « l’offensive turque en Syrie est au cœur de nos préoccupations » et que des échanges téléphoniques avaient eu lieu avec le président turc Recep Erdogan.

« Nous avons échangé avec les présidents Trump et Erdogan. Notre objectif est que cette offensive cesse. Cette offensive crée des situations humanitaires insoutenables et permet à Daech de se renforcer. »

Le régime de Bachar Al Assad entre en jeu

Le régime de Bachar Al Assad, qui n’a toujours pas récupéré les derniers bastions aux rebelles syriens dans le nord et l’ouest du pays, a déclaré avoir envoyé des troupes pour faire face à l’armée turque. L’agence de presse syrienne Sana, auteur de l’annonce, n’a toutefois pas précisé le nombre de soldats envoyés par Damas.

« Toutes les options sont étudiées face à l’offensive turque, le gouvernement doit prendre ses responsabilités pour affronter l’agression », a indiqué sous couvert d’anonymat un responsable kurde.

L’annonce syrienne pourrait être un simple coup de communication ou une stratégie pour récupérer le sud des territoires kurdes. Les FDS au pied du mur n’ont plus les moyens de négocier avec le régime. Bachar Al Assad, à l’image de Recep Erdogan, voit d’un très mauvais oeil l’autonomie kurde au Nord de la Syrie. Des pourparlers avaient été entamés en 2018 par les deux parties sans donner de résultats.

Un plan machiavélique entre russes, turques et syriens ?

La décision de Bachar Al Assad d’envoyer des troupes au Nord de la Syrie semble compliquée aux vues de la fatigue de son armée, en guerre depuis 2011, et des moyens militaires à sa disposition. Sans son allié russe, Damas n’aurait jamais réussi à récupérer la majeure partie de son territoire et serait même tombée aux mains des jihadistes de l’EI.

Au même moment, la Russie a bloqué au Conseil de Sécurité de l’ONU un texte demandant l’arrêt de l’offensive turque en Syrie. Une décision qui laisse sous-entendre qu’Edogan s’est mis d’accord avec Vladimir Poutine pour lancer son action militaire contre les rebelles kurdes. La possibilité d’une entente tripartite entre russes, turques et syriens pourrait définitivement sceller le sort des kurdes et de leur projet d’autonomie.

La présence de l’armée du régime syrien ne pourrait être qu’une façon pour Damas de s’assurer que la Turquie respecte sa feuille de route et laisse le reste du Nord aux troupes syriennes qui finiraient le « sale boulot ». Un plan qui permettrait à toutes les parties d’être satisfaites au détriment des indépendantistes kurdes, grands perdants de l’histoire.

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