Le deuxième plus grand chalutier du monde est accusé d’avoir rejeté des centaines de milliers de poissons morts au large de La Rochelle. L’association Sea Shepherd, qui a découvert le massacre, dénonce le navire-usine.
Un navire-usine géant rejette des centaines de milliers de poissons morts dans la mer
Le Margiris, un énorme navire de pêche, est accusé d’avoir rejeté des centaines de milliers de poissons dans la mer à 300 kilomètres au large de La Rochelle. Une « marée grise » découverte par l’ONG de défense de l’environnement Sea Shepherd.
La présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, a dénoncé ce scandale écologique qui pour elle est volontaire.
« Ça les encombre et si ces poissons qui ne sont pas ciblés par le navire, alors ils les rejettent », a déclaré la militante écologiste sur France 3.
Parmi les poissons rejetés par le navire-usine se trouvaient au moins 100 000 merlans bleus, une espèce dont la pêche est encadrée. Tout prise doit être déclarée à terre et en aucun cas jetés dans la mer.
Le navire-usine Margiris reconnaît un incident en mer
Selon l’association Sea Shepherd France, actuellement en mission dans le golfe de Gascogne, au moins quatre navires-usines opèrent actuellement. Le Margiris, incriminé par l’ONG, est le deuxième plus grand chalutier du monde, capable de traiter plus de 250 tonnes de poissons par jour.
L’association européenne des chalutiers congélateurs pélagiques (PFA) a publié un communiqué dans lequel est reconnu un incident de pêche.
« Le chalut contenant des merlans bleus s’est brisé accidentellement, relâchant ainsi de manière involontaire des poissons en mer ».
Position du Margiris (bateau-usine) au 03/02/2022
La ministre de la Mer annonce une enquête
Interpelée sur Twitter par le journaliste et militant écologiste Hugo Clément, la Ministre de la Mer Annick Girardi a annoncé s’être saisie du dossier.
La ministre a demandé au Centre national de surveillance des pêches d’agir afin de « faire la lumière sur ce sujet afin d’identifier les causes de ces rejets importants de poissons ».
« Si une infraction devait être avérée, des sanctions seraient prises vis-à-vis de l’armateur responsable qui sera identifié », a-t-elle écrit sur
Virginijus Sinkevicius, commissaire européen chargé de l’environnement, des océans et de la pêche, a également annoncé l’ouverture d’une enquête.
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