Jérémy a écopé d’une contravention de 100 euros pour avoir donné quelques pièces à un mendiant dans une gare SNCF. Choqué, il a témoigné dans un journal régional.
Il est près de 17 heures lorsque Jérémy sort d’une station de métro à Toulouse pour rentrer chez lui. Il s’arrête à un distributeur lorsqu’une femme l’aborde pour lui réclamer l’aumône.
« Je lui ai dit que je n’avais pas d’argent à lui donner, explique Jérémy. J’étais d’ailleurs en train de retirer de l’argent. Elle a insisté, avec quelques mots de français, me demandant de lui acheter à manger. Comme je n’avais pas le temps je me suis donc décidé à voir s’il me restait quelques pièces dans mon portefeuille ».
Au moment où Jérémy s’apprête à donner ses 70 centimes d’euros, des agents de la police ferroviaire surgissent et lui indiquent qu’il n’a pas le droit de répondre aux besoins de cette femme en difficulté.
» Je lui ai répondu que la femme ne m’avait pas directement demandé de l’argent. Il m’a répondu que si je lui donnai les pièces que j’avais encore dans la main, j’étais passible d’une contravention. C’était tellement stupéfiant que j’ai cru que ce n’était pas sérieux et que j’ai lâché mes 70 centimes dans la main de la femme ».
C’est à ce moment que l’un des policiers sort son carnet à souche et verbalise le jeune homme. Une contravention pour « Sollicitation de toute nature » comme si le donateur était à l’origine de la demande. Lorsque les policiers partent, le toulousain découvre que le forfait amende de 50 euros annoncé a été doublé.
France 3 région Occitanie a contacté la SNCF pour vérifier les propos du jeune homme qui se sont avérés être exacts. L’amende est bien de 100 euros mais le responsable communication de l’entreprise à Toulouse n’a pas été capable d’expliquer les termes « sollicitation de toute nature ».
« Sollicitation de toute nature, cela veut dire que vous n’avez pas le droit, dans un lieu public comme une gare, de solliciter les personnes présentes, même pour un sondage par exemple, sans autorisation. De plus, la mendicité est interdite dans les lieux publics. Si cette contravention a été dressée c’est qu’il y avait une bonne raison de le faire. De toute façon entre la personne verbalisée et le policier, ce sera parole contre parole ». (communication SNCF)
Pour Jérémy, il ne fait aucun doute que l’explication vient d’un abus d’autorité de la part des policiers.
« Je pense qu’il s’agit d’un abus d’autorité. Je n’avais pas encore donné les pièces quand la brigade ferroviaire est intervenue. Le policier m’a demandé de ne pas le faire et j’ai refusé de lui obéir. Il s’est vengé en me verbalisant ».
« Il est hors de question que je paye 100 euros d’amende pour avoir donné 70 centimes à une mendiante. C’est inadmissible ».
Le jeune homme qui fréquente la gare tous les jours s’est déclaré choqué par ces méthodes.
*le prénom a été changé à sa demande.