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Les relations entre les États-Unis et le Vietnam restent à l’abri des changements politiques

cc kremlin.ru, modified, http://en.kremlin.ru/events/president/news/74354

La visite du secrétaire général vietnamien To Lam à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York constitue une occasion cruciale de renforcer les relations entre les États-Unis et le Vietnam et de dialoguer directement avec le président Biden. Ce voyage pourrait servir à souligner l'importance de l'accord historique de partenariat stratégique global conclu l'année dernière et à explorer de nouvelles pistes de coopération entre les deux pays.

Le président américain Joe Biden a salué le développement des relations entre les États-Unis et le Vietnam et a également félicité le président To Lam pour son élection au poste de secrétaire général, exprimant son optimisme quant à ce nouveau chapitre dans la direction du Vietnam. Il a souligné que cette évolution servirait à approfondir et à consolider davantage le partenariat solide et dynamique entre les États-Unis et le Vietnam. Dans son discours, il a souligné l'importance croissante de la coopération mutuelle, en particulier pour relever les défis mondiaux communs et saisir les opportunités émergentes. Cette nouvelle phase de leadership, a noté Biden, offre une opportunité précieuse aux deux pays de renforcer leurs liens stratégiques et de collaborer sur des questions clés telles que la croissance économique, la sécurité régionale, le commerce et le changement climatique.

La profondeur de la coopération et de la compréhension mutuelle englobe désormais la diplomatie, la transition vers une énergie propre, l’éducation, le nettoyage des dioxines issues de la guerre, la récupération des restes de navires portés disparus, la santé publique, les problèmes liés à l’eau dans le delta du Mékong et la sécurité maritime en mer de Chine méridionale.

A l'approche des élections générales américaines et de l'arrivée au pouvoir du nouveau secrétaire général du Vietnam, To Lam, il est temps de réévaluer les liens communs et stratégiques entre les deux pays. La vice-présidente Kamala Harris, candidate du Parti démocrate à la présidence, a rapidement reconnu le rôle crucial du Vietnam dans la région en tant que partenaire stratégique et allié des Etats-Unis. Malgré les différences de systèmes politiques et d'idéologies, les Etats-Unis se sont lancés dans une campagne visant à renforcer la bonne volonté et la confiance qui existent entre Hanoï et Washington.

Ces relations économiques se sont développées à la fois de manière prudente et significative après la normalisation du Vietnam, lorsque Washington a levé son embargo économique contre le Vietnam en 1994.

Les progrès réalisés dans le commerce entre les États-Unis et le Vietnam, stimulés par la paix, méritent d’être pleinement reconnus. De la levée de l’embargo à l’adhésion du Vietnam à l’Organisation mondiale du commerce en 2007, des étapes clés ont stimulé les investissements américains et renforcé les relations commerciales avec le Vietnam. Les efforts visant à remédier aux séquelles de la guerre du Vietnam, comme les munitions non explosées et les effets persistants de l’agent orange, ont également été cruciaux. Ces initiatives, soutenues notamment par le sénateur américain Patrick Leahy, ont joué un rôle important dans le renforcement des liens entre les États-Unis et le Vietnam.

Sous la vice-présidence de Harris, il est peu probable que la trajectoire des relations entre les États-Unis et le Vietnam change de manière significative. Le résultat de l’élection présidentielle de 2024 pourrait avoir un impact majeur sur les relations internationales des États-Unis, en particulier avec des partenaires stratégiques comme le Vietnam, affectant les tarifs douaniers et les accords commerciaux. Sous l’administration de l’ancien président Donald Trump, les États-Unis se sont retirés du Partenariat transpacifique (TPP) et ont adopté une position plus anti-mondialiste et anti-libre-échange.

La mondialisation élargit les réformes du marché

L'économie vietnamienne, évaluée à 453 milliards de dollars, connaît une croissance rapide depuis 2011, portée par son système de marché socialiste. L'industrie manufacturière et la transformation, qui représentent 30 % de sa production, ont joué un rôle clé, les investissements étrangers alimentant des exportations allant des chaussures aux smartphones.

La mondialisation joue un rôle essentiel dans l'investissement étranger, comme le montre le cas des usines de fabrication de Nike au Vietnam, qui emploient plus de 530 000 jeunes femmes. L'afflux d'investissements directs étrangers a apporté des avantages considérables au pays, notamment une forte réduction de la pauvreté, une amélioration du niveau de vie et une augmentation de l'espérance de vie. Le PIB par habitant actuel du Vietnam s'élève à 4 622 dollars, ce qui souligne l'impact économique positif de cet investissement.

L'industrie manufacturière américaine bénéficie également largement du moteur de croissance vietnamien. L'année dernière, lors de la visite du président Biden à Hanoï, les entreprises vietnamiennes ont signé des contrats de plus de 10 milliards de dollars pour l'achat de 50 avions 737 Max à Boeing, dont la livraison est prévue entre 2027 et 2030. Cet accord historique devrait soutenir plus de 30 000 emplois aux États-Unis.

En outre, le dialogue économique annuel au niveau des vice-ministres, qui s’est tenu en juin 2024, a joué un rôle essentiel dans l’avancement des relations entre les États-Unis et le Vietnam en favorisant une coopération économique plus approfondie. Le dialogue s’est concentré sur des domaines clés tels que la résilience de la chaîne d’approvisionnement et la collaboration technologique, en abordant les priorités et les défis communs entre les deux nations. Les discussions visaient à aligner les politiques économiques et à explorer de nouvelles opportunités de croissance bilatérale, soulignant l’importance de la diplomatie économique dans l’évolution du partenariat.

Défis bilatéraux entre les États-Unis et le Vietnam

Les relations entre les États-Unis et le Vietnam, bien que renforcées dans de nombreux domaines, continuent de faire face à des défis, notamment dans les secteurs économique et commercial. Les États-Unis ont intensifié leurs enquêtes anti-dumping et anti-subventions sur certaines exportations vietnamiennes, créant des tensions entre les deux pays. En outre, le Vietnam reste sur la liste de surveillance des manipulations monétaires des États-Unis, ce qui reflète les inquiétudes concernant sa politique de change. Les États-Unis n’ont pas encore reconnu le Vietnam comme une économie de marché, ce qui constitue un point de discorde pour Hanoi. Ces problèmes compliquent les négociations commerciales et la croissance économique bilatérale.

En outre, les droits de l’homme demeurent un sujet sensible dans les relations entre les États-Unis et le Vietnam. Les États-Unis évoquent fréquemment les questions de liberté d’expression, de droits du travail et de dissidence politique, tandis que le Vietnam les considère comme des questions internes. Ces points de vue divergents créent des frictions, en particulier dans le contexte plus large de l’approfondissement des liens, où la coopération économique et stratégique est florissante, mais où les questions politiques et de droits de l’homme demeurent des points de friction qui pourraient affecter les progrès diplomatiques à long terme.

Les États-Unis continuent néanmoins de jouer un rôle crucial dans le soutien aux efforts du Vietnam pour lutter contre le coronavirus et répondre aux catastrophes naturelles, notamment le typhon Yagi de la semaine dernière. Pendant la pandémie, les États-Unis ont fourni au Vietnam des millions de doses de vaccin par le biais de l'initiative COVAX, ainsi que des fournitures médicales, des kits de dépistage et une aide financière pour renforcer son système de santé.

En réponse au typhon le plus grave depuis 30 ans, les États-Unis ont travaillé en étroite collaboration avec le Vietnam dans le cadre de programmes d’aide humanitaire, en fournissant des fournitures de secours d’urgence, une expertise technique et un soutien aux efforts de reconstruction. Cette collaboration met en évidence le solide partenariat entre les deux pays pour faire face aux crises sanitaires et à la résilience face aux catastrophes.

En outre, les plus de 21 000 jeunes Vietnamiens qui étudient aux États-Unis et les 600 Vietnamiens sélectionnés comme boursiers Fulbright confirment les liens éducatifs renforcés entre les États-Unis et le Vietnam. Le succès de l'Université Fulbright à Hô-Chi-Minh-Ville, l'un des premiers établissements d'enseignement supérieur privés à but non lucratif du Vietnam, est un exemple de la coopération éducative entre les deux pays.

Coopération en matière de défense et de sécurité

La récente visite du ministre vietnamien de la Défense Phan Van Giang à Washington le 9 septembre 2024 revêt une importance considérable pour le partenariat de sécurité croissant entre les États-Unis et le Vietnam. Cette visite visait à renforcer la coopération en matière de défense entre les deux pays, en se concentrant sur des domaines tels que la sécurité maritime, la modernisation de la défense et les opérations de maintien de la paix. Elle a également souligné l'importance de maintenir la stabilité régionale, en particulier en mer de Chine méridionale, où les deux pays partagent des préoccupations concernant la liberté de navigation et le droit international.

Même dans le contexte de la politique des « quatre non » déclarée par Hanoï (pas d’alliances militaires, pas de bases avancées, pas d’alignement avec un deuxième pays contre un troisième et pas de recours à la force dans les relations internationales), Washington a donné la priorité à l’assistance maritime bilatérale en fournissant quatre nouveaux patrouilleurs des garde-côtes, des drones de surveillance aérienne, des radars côtiers et deux navires de classe Hamilton des garde-côtes américains déclassés. Tout cela s’inscrit dans la politique actuelle de l’administration de la Maison Blanche visant à aider le Vietnam à renforcer ses capacités maritimes.

Enfin, la construction d’une nouvelle ambassade américaine à Hanoï, d’un montant de 1,2 milliard de dollars, marque une étape importante dans le renforcement des relations diplomatiques, économiques et stratégiques entre les États-Unis et le Vietnam. Cet investissement majeur souligne l’importance croissante du Vietnam dans la politique étrangère américaine, en particulier dans le cadre de la stratégie indo-pacifique de Washington.

James Borton est chercheur principal non-résident au Johns Hopkins/SAIS Foreign Policy Institute et auteur de Dispatches from the South China Sea: Navigating to Common Ground.

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