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La communauté internationale ne doit pas oublier la crise des Rohingyas

cc DFID - UK Department for International Development - Emergency food, drinking water and shelter to help people displaced in Rakhine State, western Burma., modified,

La crise des Rohingyas dure depuis sept ans et rien ne semble indiquer qu’elle va s’arrêter. En 2017, plus d’un million de Rohingyas de Birmanie ont traversé la frontière pour trouver refuge au Bangladesh, en raison des opérations systématiques de nettoyage ethnique menées par leur gouvernement, que le monde semble laisser se poursuivre à un rythme soutenu. Il s’agit de l’un des cas de violations des droits de l’homme les plus graves de l’histoire. La répression violente menée par le gouvernement birman en 2017 a également entraîné 9 000 morts et des destructions massives.

Alors que la crise des réfugiés rohingyas touche à sa fin depuis sept ans, un nouvel appel se fait entendre pour que les partenaires internationaux continuent de soutenir le pays afin de protéger près d’un million de Rohingyas accueillis par le Bangladesh et de contribuer à trouver des solutions à long terme à leur situation difficile. Depuis les années 1970, les Rohingyas, un groupe ethnique du Myanmar, sont la cible de persécutions persistantes.

L’éclatement de la guerre civile au Myanmar en 2021 a aggravé la situation des Rohingyas et les a rendus encore plus vulnérables. La situation du peuple Rohingya a été aggravée par le ciblage persistant de la junte militaire et de l’armée d’Arakan. Plus de 100 000 Rohingyas sont réfugiés en Malaisie en juillet 2024 ; des milliers d’autres se trouvent en Indonésie, en Thaïlande et au Bangladesh. La situation reste grave. L’incapacité de la communauté internationale à agir rapidement au plus fort du génocide en 2017 a été l’une de ses défaillances les plus évidentes. L’une des critiques les plus accablantes de la réponse internationale à la crise des Rohingyas est l’absence de programmes d’accueil d’urgence, de rapatriement ou de réinstallation pendant cette période cruciale. La question des Rohingyas est devenue une illustration puissante de ce qui se passe lorsque la persécution est soutenue et organisée au fil du temps. La communauté Rohingya a enduré des souffrances indescriptibles au Myanmar. Afin de rapatrier les Rohingyas, le Bangladesh et la Birmanie ont entamé des négociations bilatérales en 2017. Personne n’a réussi à rapatrier un seul Rohingya en Birmanie malgré de multiples tentatives.

Le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), entre autres organisations régionales, ainsi que des pays comme la Chine, l’Inde, les États-Unis et le Royaume-Uni, ont tous malheureusement sous-performé dans leur réponse. Les solutions à long terme ont fait cruellement défaut, même dans le cas de l’aide d’urgence. De nombreux Rohingyas se trouvent dans une situation précaire, incapables de reconstruire leur vie ou de s’intégrer sans problème dans leurs communautés d’accueil, en raison de l’absence de programmes de réinstallation créatifs et d’initiatives d’inclusion socio-économique. Ils doivent toujours faire face à des conditions de vie difficiles et à un avenir incertain.

Le conseiller en chef du gouvernement intérimaire du Bangladesh, le Dr Muhammad Yunus, a appelé à juste titre la communauté internationale à faire preuve de solidarité en fournissant un soutien financier constant et en œuvrant pour garantir leur « éventuel rapatriement au Myanmar, dans la sécurité, la dignité et tous les droits ».

Pour résoudre le problème des Rohingyas, de nombreux pays et organisations internationales doivent prendre des mesures différentes. L’ancien secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a reproché au gouvernement birman de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour rapatrier les Rohingyas déplacés. La crise actuelle des Rohingyas préoccupe profondément le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Selon Yanghili, envoyé spécial du Myanmar pour les droits de l’homme, chaque grande nation du monde a un rôle à jouer pour résoudre la crise des Rohingyas.

Une résolution dénonçant les violations des droits de l’homme commises par le gouvernement birman contre la communauté musulmane rohingya et d’autres minorités religieuses a été approuvée par l’ONU le 27 décembre 2019. La résolution a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies et exige que le Myanmar cesse d’inciter à la haine envers les Rohingyas et d’autres groupes minoritaires. Mais plutôt que de se contenter de paroles en l’air, la communauté internationale doit adopter une approche proactive.

Le retour au Myanmar de manière honorable et durable reste la principale solution pour sortir de cette situation difficile. Nous exigeons que la communauté internationale fasse preuve de la volonté politique nécessaire pour y parvenir. Le sujet le plus crucial à la suite de la crise des Rohingyas est le rapatriement volontaire. Le retour volontaire des réfugiés est essentiel pour trouver une solution à long terme à la crise des réfugiés. Pour que les réfugiés rohingyas puissent rentrer en toute sécurité, dans la dignité et de manière durable, la communauté internationale doit jouer un rôle essentiel.

Il est impératif de garantir la sécurité dans les régions d’origine des réfugiés rohingyas avant qu’ils envisagent de rentrer au Myanmar. La communauté internationale, en particulier les agences des Nations Unies et les pays voisins, contribue grandement à la surveillance et à la facilitation de ce processus. En l’absence de sécurité suffisante, le rapatriement volontaire n’est encore qu’un rêve. Il est impératif de garantir aux Rohingyas qu’ils bénéficieront des mêmes droits et privilèges que les autres citoyens du Myanmar à leur retour. Il est grand temps que la communauté internationale fasse pression sur le gouvernement du Myanmar pour qu’il adopte des lois accordant à la communauté rohingya la pleine citoyenneté et l’égalité des droits. Afin de garantir que le processus de rapatriement comprend des réparations, des compensations, une aide et la reconnaissance des atrocités commises, la communauté internationale doit jouer un rôle proactif et pragmatique. Pendant des années, la communauté internationale dans son ensemble n’a pas joué son rôle pour permettre aux Rohingyas de rentrer dans leur propre pays. Il est temps qu’elle agisse afin de garantir une solution honorable et durable.

En ce qui concerne les relations avec la Birmanie, la Chine et l’Inde doivent mettre de côté leurs intérêts stratégiques limités. La question des Rohingyas ne concerne pas seulement le Bangladesh. C’est aussi un problème régional potentiel qui requiert l’attention de la Chine, de l’Inde, des pays voisins, du Bangladesh, de la Birmanie et des organisations internationales. Étant donné que ce problème touche le monde entier, il faut trouver une solution rapide. Ces deux pays doivent continuer à offrir toute l’aide possible pour trouver une solution pacifique et à long terme au problème des Rohingyas. Ils doivent faire pression sur le gouvernement birman en agissant ouvertement et sincèrement pour faciliter le retour en toute sécurité des Rohingyas dans l’État de Rakhine et en prenant les mesures nécessaires conformément au droit international et aux droits de l’homme pour mettre fin au conflit des Rohingyas. Leur rôle positif dans le rapatriement des Rohingyas est crucial, en plus de leur aide financière. Il faut se concentrer sur la recherche d’une solution appropriée et à long terme au problème des Rohingyas.

Certains membres de la communauté internationale affirment que les Rohingyas refusent de rentrer chez eux parce que la Birmanie n’a pas créé dans l’État de Rakhine un environnement qui faciliterait leur retour. Les Rohingyas estiment que s’ils retournaient en Birmanie, ils seraient à nouveau victimes de persécutions militaires, à moins qu’on ne leur garantisse la citoyenneté, l’identité ethnique, les droits fonciers et la justice pour le génocide.

La communauté internationale doit continuer à faire pression sur le Myanmar pour créer les conditions nécessaires à cette fin. Le Bangladesh s'efforce de trouver une solution à ce problème en collaboration avec l'opinion publique mondiale. Le choix judicieux et la vision de la communauté internationale ont permis cet effort concerté pour faire pression sur le Myanmar concernant la question des Rohingyas. C'était un défi pour un pays aux prises avec ses propres problèmes économiques et de développement, mais nous l'avons relevé parce que c'était la bonne chose à faire. Bien que l'aide étrangère ait été garantie au début, elle n'a été que minime ces dernières années.

Récemment, la Corée du Sud, qui a aidé le Bangladesh à accueillir les Rohingyas depuis le début, a annoncé son intention de faire don de 10 millions de dollars d’aide humanitaire aux personnes déplacées. Le Bangladesh a aujourd’hui besoin d’une aide plus importante de ce type. Il est désormais évident que le Bangladesh doit continuer à accueillir les réfugiés dans cette situation, même si les chances de retour des Rohingyas en toute sécurité sont encore très faibles en raison du manque de coopération de la Birmanie. La seule façon de changer les choses est que la communauté internationale s’engage à fournir davantage de financements et d’aide. D’autres pays doivent suivre l’exemple de la Corée du Sud et prendre des mesures. Mais l’objectif final doit rester le rapatriement des Rohingyas et, à l’occasion du septième anniversaire de la crise des Rohingyas, la communauté internationale doit faire preuve de sérieux et de proactivité dans ses efforts pour rapatrier les Rohingyas au Myanmar.

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