Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, qui sera présenté le 7 octobre en Conseil des Ministres, propose de faire payer chaque passage aux urgences qui ne sera pas suivi d’une admission à l’hôpital.
A partir de janvier, un ticket modérateur forfaitaire et universel pourrait être mis en place pour les passages aux urgences qui ne débouchent pas sur une hospitalisation. Le montant forfaitaire sera défini par un arrêté.
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Habituellement, les frais d’hospitalisation sont pris en charge à 80% par l’Assurance Maladie. Le reste de la facture est couvert par des complémentaires santé privées. Les femmes enceintes, les malades chroniques ou encore les invalides sont actuellement dispensés de ce ticket modérateur. Mais avec la nouvelle réforme, eux aussi devront payer le nouveau forfait si leur passage aux urgences ne se traduit pas par une hospitalisation. Cependant, le montant pourrait être moins important que pour le reste de la population.
Cette nouvelle mesure doit servir à désengorger les urgences. Les autorités souhaitent que les malades passent par la médecine de ville plutôt que d’aller à l’hôpital. Mais les médecins sont-ils assez nombreux pour accueillir des patients en urgence ? A Paris peut-être, mais pas en Province où les spécialistes évoquent une « désertification médicale ». Le nombre de médecins diminue chaque année en « France rurale » et beaucoup ne peuvent plus accueillir de nouveaux patients par manque de place.
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Le nouveau forfait pourrait également dissuader les foyers les plus précaires d’aller aux urgences. A l’image des Etats-Unis, les plus pauvres renonceront à se faire soigner ce qui entrainera une nouvelle précarité sanitaire. Après le chômage et les retraites, le gouvernement Macron s’attaque désormais à la sécurité sociale, l’un des derniers vestiges des avancées sociales post-1945.