Emmanuel Macron a promis de nombreuses mesures sociales pour soutenir les français face à la pandémie de coronavirus qui les pousse à se confiner chez eux. Le Président a par contre occulté les projets du Ministre de l’Economie et des Finances et de la Ministre du Travail qui pourraient bien détruire de nombreux acquis sociaux.
Grâce à la loi d’urgence qui est en train d’être discutée au Sénat, le gouvernement pourrait faire passer de nombreuses mesures antisociales par ordonnance sans consulter le Parlement ou les français.
Selon l’éditorialiste de LCI, François-Xavier Pietri, les français « pourraient bien être amenés à écourter leurs vacances d’été ».
« En faisant l’impasse sur une partie de leurs vacances d’été, les salariés pourraient donner un coup de boost pour relancer la machine économique ».
Dans un article, le Figaro cite un haut représentant patronal qui propose de ramener les congés payés à deux ou trois semaines cette année.
« Si c’est nécessaire pour limiter les conséquences économiques de la crise sans précédent que nous traversons en ce moment, les Français pourraient renoncer à deux à trois semaines de vacances en juillet et août. En tout cas, cela ne me choquerait pas ».
Des informations que n’a pas niées le ministre Bruno Le Maire qui a plutôt préféré parler de « solidarité » plutôt que « d’efforts des français ». Une novlangue bien connue au gouvernement.
Cette chronique de François-Xavier Pietri aurait pu passer inaperçue sans une intervention de la sénatrice LREM, Sophie Primas, au Sénat. Elle a évoqué également la possibilité de devoir forcer les français à travailler plus de 35 heures, le dimanche ainsi que pendant Juillet et Août après la crise sanitaire.
“Quand il va falloir redémarrer les entreprises, il va falloir mettre un coup de rein, il va falloir y aller ! Il va falloir peut-être travailler un peu plus que 35 heures, il va falloir peut-être travailler le dimanche, et il va peut-être aussi falloir travailler le dimanche… Peut-être, peut-être, peut-être ! Et c’est confortable pour personne !”
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Dans le magazine Marianne, on apprend que les sénateurs PS sont d’accord pour des mesures d’exception mais souhaitent qu’elles soient limitées dans le temps.
« On nous assure que les mesures qui seront prises sont exceptionnelles. Très bien, mais à condition qu’elles ne puissent rester en vigueur une fois la crise finie (…) Il y a beaucoup d’exemples de dispositions exceptionnelles devenues pérennes. Il faut fixer des limites », a exposé l’ex-ministre Jean-Pierre Sueur.
Une petite demande qui n’a même pas été accéptée par la majorité LREM qui évoque une incertitude quant à la durée de la crise économique qui attend les français.
« Il y aura forcément une transition. Bien malin qui pourrait dire quand l’utilité de chaque modification prendra fin », a expliqué le sénateur LREM Alain Richard.
Le journaliste politique Etienne Girard a notamment montré qu’entre l’avant projet de loi et le projet de loi dit « urgence coronavirus », le mot « provisoire » a été retiré sur l’article qui permet de revenir sur les acquis sociaux.
Après la crise sanitaire, le gouvernement pourrait ordonner une nouvelle limite au droit aux congés payés, supprimer le délai de prévenance, normalement de quatre semaines, pour six jours ouvrés seulement, la fin des 35 heures dans de nombreux secteurs économiques, la fin du repos dominical, et d’autres mesures antisociales inédites en France depuis des décennies.
L’article 7 de la réforme dispose que le gouvernement pourra, par ordonnance, « permettre aux entreprises de secteurs particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation ou à la continuité de la vie économique et sociale de déroger aux règles d’ordre public et aux stipulations conventionnelles relatives à la durée du travail, au repos hebdomadaire et au repos dominical ».
Emmanuel Macron et le gouvernement Edouard Philippe pourrait bien profiter de la crise sanitaire du coronavirus pour détruire l’ensemble des acquis sociaux obtenus dans le sang par les travailleurs français. En se présentant comme le protecteur du peuple, le Président de la République a vu sa côte exploser ces derniers jours selon des sondages de popularité. Les français risquent de tomber de haut dans les prochaines semaines…