Jeudi, les manifestants ont réagi à un rapport selon lequel le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, est le premier homme à valoir 200 milliards de dollars en construisant une guillotine devant sa maison de Washington.
La manifestation, organisée pour réclamer un salaire minimum de 30 dollars pour les travailleurs d’Amazon, a attiré une centaine de personnes, emmenées par l’ancien employé d’Amazon Chris Smalls. Smalls, qui a déjà protesté contre les Bezos, a fait un discours devant la maison du milliardaire et a dénoncé sa richesse record.
« Donnez une bonne raison pour laquelle nous ne méritons pas un salaire minimum de 30 dollars alors que cet homme gagne 4 000 dollars par seconde », a-t-il déclaré.
M. Smalls a raconté sa propre histoire d’emploi chez Amazon, en accusant la société de ne pas avoir réagi de manière adéquate à la pandémie de coronavirus. Smalls a expliqué qu’il travaillait de longues heures sans salaire adéquat et qu’il avait vu d’autres personnes infectées par le coronavirus venir travailler. Fin mars, il a quitté le l’entrepôt de Staten Island en signe de protestation. Amazon l’a renvoyé peu après.
La vidéo de l’installation de la guillotine devant la maison de Jeff Bezos a été vue plus de 4 millions de fois en quelques heures. Un geste symbolique qui rappelle les inquiétudes de nombreux milliardaires face à la hausse des inégalités.
La guillotine ou la révolution
Fin 2019, l’investisseur milliardaire Ray Dalio a appelé les politiciens américains à déclarer que l’écart de richesse croissant était une urgence nationale et à prendre des mesures urgentes pour y remédier ou faire face à la perspective d’une révolution violente où «nous allons tous essayer de nous tuer».
Le fondateur de Bridgewater Associates développe depuis plusieurs années une critique du capitalisme. Il s’inquiète des inégalités de richesses qui augmentent et un système capitaliste «cassé».
«Le monde est devenu fou et le système est cassé», a déclaré M. Dalio, qui est le gestionnaire du fonds spéculatifs le plus puissant du monde.
Depuis la crise sanitaire et le choc économique que le monde a connu, Ray Dalio multiplie les sorties médiatiques pour prévenir de l’effondrement du modèle capitaliste occidental. En avril dernier, il déclarait : « Ce n’est pas une récession, c’est un effondrement. […] Il y aura un nouvel ordre mondial ».
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