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La Cour suprême espagnole requalifie les livreurs à vélo en salariés

La Cour suprême espagnole a statué mercredi que les livreurs de nourriture sont des employés et non des travailleurs indépendants. Cette décision a été prise dans une affaire portée devant la Cour par un ancien employé de Glovo, le service de livraison de nourriture le plus populaire en Espagne avec Deliveroo.

« La relation qui existe entre un livreur et l’entreprise Glovo est de nature professionnelle », a déclaré la Cour suprême dans un communiqué.

C’est la première fois que la Cour suprême se prononce sur la relation de travail entre les livreurs de nourriture et les plateformes numériques telles que Glovo.

Glovo est l’une des nombreuses entreprises à tirer parti de ce que l’on appelle aux États-Unis et au Royaume-Uni l' »économie du gig », un terme qui désigne les travailleurs indépendants qui occupent des emplois précaires pour des entreprises de transport comme Uber ou Amazon.

Bien que le texte de la sentence de la Cour suprême ne soit pas encore connu, la décision pourrait avoir des conséquences de grande portée pour l’ensemble de l’économie du gig. Le tribunal a estimé que Glovo n’était « pas un simple intermédiaire » entre les restaurants et les livreurs, mais plutôt « une entreprise qui fixe les conditions de la prestation de ses services et possède les actifs essentiels à la réalisation de ces services », a déclaré le tribunal. Ces « actifs » comprennent l’application mobile, dont les livreurs doivent disposer pour trouver du travail.

La décision marque une étape importante dans une longue bataille juridique dans laquelle plusieurs tribunaux inférieurs ont statué en faveur des livreurs de nourriture, pour être ensuite annulés par les tribunaux régionaux supérieurs. Cette affaire spécifique a été portée devant la Cour suprême après qu’Isaac Cuende, un ancien travailleur de Glovo, ait fait appel d’une décision de la Haute Cour de Madrid, qui avait conclu que les livreurs de nourriture étaient des travailleurs indépendants. Afin d’unifier la réponse de la Cour sur cette question, le chef de la Haute Cour de Madrid a décidé d’envoyer la prochaine affaire connexe à l’ensemble des 17 magistrats de la division du travail. Dans cette affaire, les juges ont conclu que les livreurs de nourriture étaient des employés.

Ces dernières années, certains travailleurs embauchés pour livrer des marchandises via des applications comme Glovo ont demandé à être reconnus comme salariés et ont réclamé les droits correspondants, tels que les congés de maladie et les congés payés.

Glovo a déclaré dans un communiqué qu’elle respectait la décision de la cour, mais qu’elle attendait du gouvernement et de l’Union européenne qu’ils mettent en place un cadre réglementaire.

« Glovo croit fermement que cette réglementation doit être promue sur la base d’un dialogue entre tous les acteurs concernés », selon la déclaration.

Ces derniers mois, les décisions de justice en défaveur des plateformes de livraison comme Uber Eat ou Delivroo se multiplient. La justice suisse a également obligé Uber Eats à salarier ses 500 livreurs début septembre. En Californie, un juge a ordonné à Uber et une autre société de VTC de changer le statut de leurs chauffeurs en salariés. En février, la Cour de Cassation, plus haute juridiction française, a reconnu le droit d’un chauffeur Uber à être considéré comme un employé.

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