Le conseiller commercial de la Maison Blanche, Peter Navarro, a déclaré lundi soir que l’accord commercial entre les États-Unis et la Chine était « terminé », faisant brièvement plonger les marchés boursiers avant que lui et le président Trump ne reviennent rapidement sur ces propos.
« L’accord commercial avec la Chine est entièrement intact», a écrit M. Trump sur Twitter. « J’espère qu’ils continueront à respecter les termes de l’accord! »
The China Trade Deal is fully intact. Hopefully they will continue to live up to the terms of the Agreement!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 23, 2020
Dans une interview lundi soir, Martha MacCallum de Fox News a interrogé M. Navarro sur le désir du président de maintenir l’accord aussi longtemps que possible.
« Il voulait qu’ils tiennent leurs promesses parce qu’il y avait eu des progrès sur cet accord commercial, mais étant donné tout ce qui s’est passé et toutes les choses que vous venez d’énumérer, est-ce terminé? », a demandé la journaliste .
« C’est fini. Oui », a répondu M. Navarro, ajoutant que le« tournant » était l’échec de la Chine à avertir les États-Unis des dangers du coronavirus, qui se propageait alors même qu’ils concluaient le pacte.
Peu de temps après l’entretien, M. Navarro a publié une déclaration afin de revenir sur ses propos, affirmant qu’ils avaient été pris «follement hors de leur contexte».
« Ils n’avaient rien à voir avec l’accord commercial de la phase 1, qui se poursuit », a déclaré M. Navarro. « Je parlais simplement du manque de confiance que nous avons maintenant envers le Parti communiste chinois après qu’il a menti sur les origines du virus chinois et a imposé une pandémie au monde. »
Fragilité de l’accord commercial
Cet incident montre à nouveau la fragilité de l’accord commercial « Phase 1 » que les États-Unis et la Chine ont signé en janvier, qui a stimulé les marchés boursiers et mis fin à une guerre commerciale prolongée et désastreuse pour l’économie mondiale.
Les tensions ont fortement augmenté ces derniers mois entre les deux pays notamment sur les origines de la pandémie de coronavirus et l’affirmation du pouvoir de la Chine sur Hong Kong , plaçant ce pacte dans une position de plus en plus précaire.
Depuis la pandémie de coronavirus, dont les Etats-Unis sont le pays le plus touché, Donald Trump a été très critique à l’égard de la Chine. Comme si les tensions ne suffisaient pas, les groupes agricoles qui devaient bénéficier de l’accord commercial se sont plaints à l’administration Trump que la Chine accusait un retard considérable par rapport aux objectifs dans ses achats de produits agricoles promis et que les acheteurs chinois contournaient le soja américain pour le brésilien.
Mais lors d’un témoignage devant le Congrès la semaine dernière, Robert Lighthizer, le représentant américain au commerce et l’architecte principal de l’accord, a vigoureusement défendu les progrès de la Chine dans la réalisation du pacte. Lighthizer a déclaré qu’il était en contact fréquent avec des responsables chinois et qu’ils travaillaient dur pour respecter leurs accords.
« Tout indique que malgré ce Covid-19, ils vont faire ce qu’ils disent », a expliqué M. Lighthizer.
La Chine a appelé récemment le conglomérat agricole public chinois COFCO et l’organisme étatique supervisant les réserves céréalières Sinograin à intensifier leurs achats de soja et de maïs américains.
Les exportations américaines de soja ont explosé en quatre ans passant de 60 000 tonnes pour la période 2016 à 374 000 tonnes réservées pour 2020. La Chine est également un acheteur important de viande américaine surtout depuis la multiplication d’épidémies de grippe aviaire et de peste porcine qui a considérablement réduit le cheptel chinois. Cependant, les Etats-Unis font également face à une crainte de pénurie de viande à cause de la fermeture de nombreuses usines suite à des contaminations au Covid-19.