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« Résurgence sans précédent » – Dévoilement de l’augmentation alarmante de la méningite chez les jeunes adultes

Meningitis Bacterial Infection

Une étude de l’Institut Pasteur a révélé une augmentation notable des méningococcies invasives en France après le COVID-19, avec un changement dans les tranches d’âge et les souches bactériennes touchées. Cette résurgence souligne l’importance d’adapter les stratégies vaccinales en réponse aux défis changeants de santé publique.

L’étude met en évidence un changement dans le profil de la maladie, avec une augmentation des cas causés par des sérogroupes méningococciques qui étaient auparavant moins courants avant la pandémie. On a notamment constaté une augmentation des infections chez les personnes âgées de 16 à 24 ans. Les connaissances acquises grâce à cette recherche devraient éclairer les changements dans les stratégies de vaccination pour lutter contre cette maladie potentiellement mortelle.

Impact des mesures COVID-19 sur l’IMD

Pendant l’épidémie de COVID-19, les mesures de santé et d’hygiène comme le port du masque et la distanciation sociale ont eu un impact positif sur les infections respiratoires. Ce fut le cas pour la méningococcie invasive (IMD), dont le nombre d’infections a chuté de plus de 75 % en 2020 et 2021. Mais que se passerait-il à la fin de la pandémie, lorsque les mesures de protection seraient assouplies ?

Neisseria meningitidis Bactéries se liant à la surface d'une cellule épithéliale

Bactérie Neisseria meningitidis (en rouge) se liant à la surface d’une cellule épithéliale (noyau en bleu) infectée par le virus de la grippe (neuraminidase virale en vert). L’infection grippale facilite la liaison des diplocoques à la surface cellulaire. Microscopie à fluorescence. Crédit : Institut Pasteur/Unité des infections bactériennes invasives Muhamed-Kheir Taha

Une équipe de scientifiques de l’Institut Pasteur a donc décidé de mener une étude détaillée de l’évolution de la maladie entre 2015 et 2022, et a confirmé la deuxième hypothèse.

Analyse des cas IMD après la pandémie

« Il y a eu une résurgence sans précédent des méningococcies invasives à l’automne 2022, et maintenant, à l’automne 2023, le nombre de cas est plus élevé que lors de la période pré-Covid-19 », souligne Samy Taha, premier auteur de l’étude et scientifique. dans l’unité des infections bactériennes invasives de l’Institut Pasteur.

Sur un total de 298 cas enregistrés entre janvier et septembre 2019, 421 cas ont déjà été enregistrés entre janvier et septembre 2023, soit une hausse de 36%, même si le pic hivernal n’est pas encore arrivé. Le chiffre pour la même période en 2021 était de 53 cas.

Il y a deux explications principales à cela : l’immunité générale était plus faible parce que les souches circulaient moins, mais il y avait aussi une diminution de la vaccination, la vaccination contre la méningite C ayant par exemple chuté de 20 % lors du premier confinement. La population est donc devenue naïve face à des bactéries en constante évolution : le génome bactérien est très variable.

Changements dans les souches de méningocoques et les groupes d’âge touchés

Augmentation potentielle des cas et stratégie vaccinale

Cette résurgence des méningites pourrait s’accentuer dans les mois à venir avec l’effet de la grippe saisonnière. La grippe virus crée un contexte favorable au développement des bactéries méningococciques. Tous les rassemblements de masse peuvent être un facteur de risque d’infection en général, et en particulier d’IMD.

En France, seule la vaccination contre la méningite C est obligatoire ; la vaccination contre la méningite B est simplement recommandée chez les nourrissons. Mais il n’existe pas encore de recommandations en population générale pour les sérogroupes Y et W. Les scientifiques sont donc en contact avec la Haute Autorité de Santé pour les aider à adapter la future stratégie vaccinale. « Si le vaccin quadrivalent contre le méningocoque des sérogroupes A, C, Y et W était recommandé aux adolescents, il leur apporterait une protection directe mais aussi une protection indirecte pour d’autres catégories de la population », explique Ala-Eddine Deghmane. Les adolescents sont les principaux porteurs sains de méningocoques. « Il faut rappeler que sans traitement, le taux de mortalité par méningite bactérienne est pratiquement de 100 %. Même avec un traitement approprié, le taux de mortalité reste de 10 %. La prévention vaccinale est donc cruciale », conclut Muhamed-Kheir Taha.

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