Au milieu de la guerre civile qui fait rage au Myanmar, la junte militaire au pouvoir s'est engagée à organiser des élections en 2025, même si les attentes en matière d'équité sont extrêmement faibles. À cette fin, la Commission électorale de l’Union (UEC) nommée par la junte a fait la démonstration de l’utilisation des machines de vote électronique du Myanmar (MEVM) dans plusieurs régions, notamment à Yangon, Mandalay, Ayeyarwaddy et Bago. Plus tôt, le chef de la junte, Min Aung Hlaing, avait laissé entendre que les prochaines élections pourraient ne pas avoir lieu à l'échelle nationale et pourraient être limitées à certaines régions.
Les partis d'opposition, dont la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) d'Aung San Suu Kyi, qui a infligé une défaite retentissante à l'armée lors des élections de 2020, ont été dissous de force et interdits de se présenter. Les élections sont déjà truquées en faveur de la junte, puisque seuls les partis approuvés par le régime sont autorisés à y participer. Tous les partis politiques étaient tenus de s'enregistrer en vertu de la loi sur l'enregistrement des partis politiques, qui imposait des délais serrés que la plupart des groupes d'opposition n'ont pas respectés. De plus, la loi interdit à toute personne ayant fait l’objet d’une condamnation pénale d’exercer des fonctions, disqualifiant ainsi de nombreux membres de l’opposition, dont Aung San Suu Kyi et le président Win Myint, tous deux emprisonnés depuis le coup d’État de 2021.
La loi sur l’enregistrement des partis politiques interdit également tout parti impliqué dans une « association illégale » ou qualifié d’« organisation terroriste » en vertu des lois en vigueur. La junte a déjà désigné le Gouvernement d’unité nationale (NUG) d’opposition et son organe parlementaire, le Comité représentant le Pyidaungsu Hluttaw (Parlement de l’Union), comme « organisations terroristes » en raison de leur implication présumée dans des attaques contre l’armée depuis le coup d’État.