Des recherches récentes montrent que la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) pourrait être optimisée pour les patients souffrant de dépression en utilisant un nouveau marqueur électrophysiologique, qui pourrait améliorer l'efficacité du traitement en personnalisant des facteurs tels que le site de stimulation et l'angle de la bobine. Crédit : Issues.fr.com
La thérapie par stimulation magnétique pourrait aider les patients qui ne répondent pas aux antidépresseurs. Des scientifiques de l'Université d'Helsinki et de l'Université de Stanford perfectionnent des techniques qui pourraient conduire à des traitements personnalisés dans le futur.
Les médicaments ne sont pas bénéfiques pour tous les patients souffrant de dépression. Des recherches récentes mettent en évidence les améliorations potentielles d’une approche alternative, la stimulation magnétique transcrânienne (TMS), pour traiter la dépression. La TMS est différente de l’électroconvulsivothérapie (ECT), une autre option de traitement de la dépression.
Des chercheurs de l'Université d'Helsinki et de l'Université de Stanford ont étudié les facteurs qui influencent les réponses électriques du cerveau lors du ciblage de la TMS. Ils ont étudié le comportement d'un marqueur électrophysiologique spécifique. Ce marqueur pourrait potentiellement être utilisé à l'avenir comme biomarqueur pour mesurer l'efficacité du traitement TMS et ainsi aider à cibler et à adapter la thérapie.
« La stimulation magnétique est un traitement efficace pour les patients dont la dépression n’est pas soulagée par les médicaments. Cependant, à l’heure actuelle, environ la moitié de ces patients ne reçoivent pas d’aide significative de la TMS. Le biomarqueur que nous avons étudié pourrait aider à prédire qui bénéficiera de la thérapie. À l’avenir, il sera peut-être également possible d’adapter le traitement individuellement », explique Juha Gogulski, chercheur postdoctoral de Stanford, de l’Université d’Helsinki et de l’Université Aalto.
L'optimisation individuelle en vaut la peine
La première étude s’est intéressée à un marqueur électrophysiologique qui décrit l’excitabilité corticale et les sources d’erreur affectant sa mesure. Les chercheurs ont étudié des sujets sains pour déterminer comment la stimulation magnétique ciblée sur le cortex préfrontal et l’angle de la bobine de stimulation affectaient l’excitabilité corticale, c’est-à-dire les réponses mesurées sur un électroencéphalogramme (EEG) immédiatement après l’impulsion de stimulation.
« Les résultats ont montré que le ciblage de la bobine de stimulation dans différentes parties du cortex préfrontal affectait considérablement la qualité des réponses électriques. De plus, nous avons trouvé des indications selon lesquelles l'optimisation individuelle du site de stimulation et de l'angle de la bobine pourrait encore améliorer la qualité de cette mesure », explique Gogulski.

Les réponses électriques du cerveau peuvent être étudiées en mesurant l'EEG simultanément avec la stimulation cérébrale. Sur la photo, un bras robotique tient la bobine TMS. Crédit : Juha Gogulski
La deuxième étude a porté sur la fiabilité du même marqueur électrophysiologique dans le cortex préfrontal. L'étude a révélé que le facteur le plus significatif affectant la fiabilité était le site de stimulation.
« Avant de pouvoir développer une thérapie TMS personnalisée, nous devons nous assurer que l’excitabilité du cortex préfrontal peut être mesurée aussi précisément que possible chez chaque patient afin de pouvoir surveiller la manière dont le traitement TMS modifie l’excitabilité cérébrale. Il est également essentiel de déterminer la fiabilité avant de pouvoir appliquer ce type de biomarqueur en clinique », explique Gogulski.
Les avantages potentiels sont importants, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires
La stimulation magnétique aide déjà certaines personnes souffrant de dépression, mais selon Gogulski, l’efficacité de la thérapie TMS varie selon les individus. Un traitement plus précisément adapté pourrait améliorer les résultats.
« Il existe de nombreux facteurs possibles dans la thérapie TMS qui peuvent être utilisés pour personnaliser le traitement, comme le site de stimulation, le nombre et la fréquence des impulsions, l’intensité de la stimulation et le nombre de séances de traitement. Les effets secondaires de la thérapie TMS sont minimes, le plus courant étant un léger mal de tête temporaire. »
Selon Gogulski, l'intérêt de ces nouvelles études réside dans le fait que cette cartographie systématique détaillée des réponses électriques du cortex préfrontal et de leur fiabilité n'a jamais été réalisée auparavant. Les chercheurs espèrent qu'à l'avenir, l'efficacité de la thérapie TMS pourra être surveillée en mesurant les réponses électriques du cerveau pendant le traitement. Sur la base de ces mesures, il pourrait être possible d'affiner la stimulation si nécessaire, même pendant le traitement.
« Les résultats de ces deux études seront utilisés à l’avenir pour concevoir des thérapies individuelles de stimulation cérébrale basées sur des biomarqueurs électriques. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires avant de pouvoir mettre en œuvre de nouvelles méthodes de traitement », déclare Gogulski.