L'économie bolivienne, qui était autrefois l'une des plus prospères d'Amérique du Sud, traverse actuellement une crise, en proie à une grave pénurie de dollars, à une baisse de la production de gaz et à un endettement croissant. La diminution des réserves de change a entraîné une forte inflation et des pénuries de carburant, ce qui a de plus en plus de mal à fournir des produits de première nécessité. Dans ce contexte de détérioration des perspectives économiques, un coup d'État militaire a échoué en juin, déclenchant un cycle de protestations et de grèves qui se poursuit.
Ces problèmes économiques sont encore compliqués par une division politique au sein du parti au pouvoir, le Mouvement pour le socialisme (MAS), qui a vu le président Luis Arce et l'ancien président Evo Morales se battre pour le contrôle à l'approche des élections de 2025. L'instabilité politique qui en résulte a paralysé la capacité du gouvernement à répondre à la crise, aggravant une situation économique déjà désastreuse.
L'échec du coup d'État de juin reflète une dissidence plus large
Le 26 juin 2024, le général Juan José Zúñiga a lancé une tentative de coup d’État avortée pour « restaurer la démocratie », en ordonnant aux forces militaires d’occuper le palais présidentiel à La Paz et en exigeant la libération des prisonniers politiques. Le coup d’État a rapidement échoué après que le président Luis Arce a affronté Zúñiga, ce qui a entraîné l’arrestation du général. Au lendemain de la tentative de coup d’État, Arce a rapidement restructuré l’armée, en arrêtant d’autres hauts fonctionnaires pour empêcher de nouveaux troubles et rétablir le contrôle civil sur les forces armées.
Le coup d'État a été largement condamné à l'échelle nationale et internationale et n'a fait qu'aggraver l'instabilité politique intérieure de la Bolivie. En particulier, l'incident souligne à la fois la fragilité de la démocratie bolivienne et les profondes divisions au sein du parti au pouvoir, le Mouvement vers le socialisme (MAS). Il reflète également la crise économique plus large qui déstabilise le pays, où les protestations et les luttes intestines politiques en cours menacent le développement économique et la stabilité du pays.
Les hauts et les bas d'une économie bolivienne fortement dépendante des ressources naturelles
La Bolivie, pays enclavé d'Amérique du Sud, est devenue tristement célèbre dans les années 1980 et 1990 comme l'un des plus grands producteurs de cocaïne au monde. Depuis lors, le gouvernement s'est efforcé de diversifier l'économie en s'éloignant de la production de drogues illégales et en se concentrant sur les ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz, l'or, l'étain, le zinc, le lithium et les produits agricoles comme le soja. Au fil des ans, le niveau de vie général s'est amélioré, principalement grâce aux subventions gouvernementales financées par les réserves de change. Cependant, ces réserves sont désormais épuisées et la tension économique qui en résulte est l'une des principales causes des troubles actuels.