Les membres du Parti Démocrate italien proposent une contribution de solidarité, de la part des foyers les plus riches, pour lutter contre la pauvreté en cette période de crise sanitaire et économique.
« Les citoyens dont les revenus sont supérieurs à 80 000 euros devront payer une contribution de solidarité qui affectera la partie dépassant ce seuil »,.
L’idée a été proposée par Graziano Delrio et Fabio Melilli, chefs de groupe du PD respectivement dans l’hémicycle et à la commission du budget. Le parti démocrate fait partie de la coalition au pouvoir.
« La somme versée sera de quelques centaines d’euros à des dizaines de milliers pour des revenus supérieurs à un million. Les recettes escomptées sont de 1,3 milliard par an ».
La pandémie a frappé violemment l’Italie et a provoqué une crise économique qui a accentué la pauvreté dans le pays. Face au risque de chaos social et d’émeutes, le gouvernement a récemment alloué 400 millions d’euros pour financer des bons de dépenses que chaque municipalité doit attribuer aux foyers les plus pauvres.
« Il y a des familles qui, de nos jours, n’ont pas suffisamment de ressources pour subvenir ne serait-ce que pour l’achat de produits de première nécessité : un million d’enfants supplémentaires risquent de tomber dans la pauvreté », ont souligné Delrio et Melilli.
« Un grand pays solidaire comme l’Italie ne peut que se poser la question de savoir comment les classes dominantes et les personnes à hauts revenus doivent être appelées à contribuer en faveur de ceux qui ne peuvent pas le faire ».
La contribution serait de 4 % au-delà de 80 000 euros, 5 % au-delà de 100 000 euros, 6 % au-delà de 300 000 euros, 7 % au-delà de 500 000 euros, 8 % au-delà d’un million d’euros.
La proposition du Parti Démocrate divise la majorité avec un refus catégorique de ses alliés d’Italia Viva et du mouvement Cinq Etoiles et déclenche les protestations de l’opposition.
En France, Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances, et Gérald Darmanin, Ministre du Budget, ont fait savoir que le gouvernement s’opposait à une retour de l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune).
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