L’Italie est devenue le pays européen le plus touché par le coronavirus avec au moins 132 cas avérés. La Lombardie est la région la plus atteinte avec 89 cas, 25 en Vénétie, 2 en Émilie-Romagne et un dans le Piémont, a rapporté l’agence de presse italienne ANSA.
Face à l’explosion des cas de coronavirus en Lombardie, les autorités italiennes ont décidé de placer en confinement onze villes du nord du pays. Une mesure radicale qui rappelle la réaction chinoise à Wuhan mi-janvier face à la propagation du virus.
« Ni l’entrée ni la sortie (de ces villes) ne seront autorisées sauf dérogation particulière », a déclaré le Premier Ministre Giuseppe Conte.
Dans de nombreuses villes mises en quarantaine, les habitants sont priés de rester chez eux. Les écoles, les gares, les discothèques, les restaurants et de nombreux lieux publics ont été fermés suite à des décrets des maires. Les rues sont désertes.
Des matchs de la Série A italienne, championnat italien de football, ont été reportés pour éviter que la maladie ne se propage à vitesse grand V. De nombreux italiens pourraient avoir le virus sans même le savoir.
Le président régional de la Vénétie, Zaia, a déclaré à la presse que le coronavirus pouvait désormais être propagé par des personnes n’ayant jamais été en contact avec des personnes revenant de Chine.
« Vous pouvez l’obtenir de n’importe qui. […] On peut s’attendre à avoir des cas de patients n’ayant eu aucun contact » avec des porteurs suspects. Bien que le virus ne soit pas particulièrement mortel, il peut l’être pour les personnes âgées ou pour des personnes souffrant de maladies respiratoires, a-t-il déclaré.
Les hôpitaux italiens se préparent à une augmentation des cas dans les prochains jours. Des parties entières des établissements hospitaliers sont organisées pour répondre à un afflux de malades.
De nombreuses pharmacies annoncent avoir déjà vendu tout leur stock de masques. La crainte d’une pénurie se fait déjà entendre du côté des professionnels de la santé.
« Nous avons tous peur, mais on croise les doigts, nous espérons que tout ira bien », indique Rosa, une pharmacienne, en craignant « des problèmes de ravitaillement dans les prochains jours ».
Les citoyens qui ne respectent pas les restrictions de circulation pourront être sanctionnés par la justice. L’armée pourrait également être rapidement appelée en renfort pour soutenir les forces de l’ordre.
A 13h39, dimanche 23 février, le nouveau bilan du chef de la Protection civile, Angelo Borrelli, faisait état de 132 cas. Un nombre qui ne cesse d’augmenter au fil des heures.
En France, le Ministre de la Santé, Olivier Véran, a déclaré que « nous nous préparons à une épidémie ». Une première dans la communication du gouvernement qui jusqu’à présent préférait s’aligner sur celle de l’OMS.
« Au moment où nous parlons, nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l’épidémie. » Mais la « fenêtre de tir se rétrécit », a averti à Genève, le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
De son côté le président chinois Xi Jinping a déclaré qu’il « estime que le coronavirus est la plus grave urgence sanitaire en Chine depuis 1949 (naissance de la République Populaire de Chine). »