Le général américain Frank McKenzie, chef du Commandement central américain, a fait des révélations inattendues lors de son discours devant la House Armed Services Committee. Ce haut responsable de l’armée US a indiqué que les talibans avaient reçu un « soutien limité » américain face à l’organisation terroriste EI (Etat Islamique) en Afghanistan.
« Au cours des derniers mois dans l’Est de l’Afghanistan, nous avons vu les talibans repousser et écraser la présence de l’Etat islamique sur le terrain dans le sud de la province de Nangahar, et ils ont été très efficaces », a déclaré McKenzie . « C’est l’un des pires terrains du monde. Leurs propres combattants en ont payé le prix fort. »
Lorsque le représentant Michael Waltz (R-Fla.) a demandé si les talibans avaient accompli cela indépendamment du soutien américain, McKenzie a répondu que le groupe terroriste avait triomphé de l’Etat islamique dans la province de Nangarhar avec « un soutien très limité de notre part, et je qualifierais cela de soutien très limité « . Cette phrase a été prise comme un aveu que les États-Unis ont en quelque sorte aidé les talibans en Afghanistan.
« Ils ont démontré leur capacité à [vaincre l’Etat islamique]. C’était un bordel sanglant, mais ils l’ont fait », a déclaré McKenzie à propos des talibans. « En fait, l’Etat islamique ne tient vraiment plus de territoire dans la province de Nangahar. Ils essaient de se rétablir dans le nord dans d’autres provinces, et il reste à voir s’ils réussiront à le faire. »
Les propos du chef du Commandement central américain ont provoqué l’incompréhension de la part de nombreux journalistes. Ils ont tenté d’avoir une confirmation de la part du vice-directeur d’état-major de la marine, contre-amiral William D. Byrne Jr. lors d’une conférence de presse au Pentagone. Ce dernier a refusé de commenter ces révélations en renvoyant les journalistes vers le Commandement Central des États-Unis (CENTCOM).
Lorsque les médias ont tenté d’avoir plus d’informations de la part du porte-parole du CENTCOM, le major de l’armée John Rigsbee, ce dernier a refusé de commenter les propos du général McKenzie.
Selon des spécialistes militaires, un « soutien limité » pourrait se résumer à la suspension des bombardements sur les miliciens talibans engagés dans les combats contre l’EI ainsi que l’utilisation de « quelques » frappes aériennes contre des emplacements connus de l’EI au cours de ces combats sans coordination avec leurs adversaires.
Ces informations interviennent après un accord signé entre les talibans et les Etats-Unis, dix-neuf ans après le début de la guerre en Afghanistan. Cet accord prévoit la fin des combats et le retrait des troupes américaines du pays.