Une étude menée par l’Université d’Otago révèle que la préférence des humains pour les saveurs sucrées remonte à nos premiers parents primates. Cette recherche éclaire les comportements alimentaires des anciens anthropoïdes, y compris les singes et les grands singes disparus, en examinant les modèles d’éclats de dents et de caries.
Publié dans le Journal américain d’anthropologie biologique, l’étude a utilisé des fossiles de la dépression du Fayoum en Égypte, une source inestimable pour comprendre l’évolution des anthropoïdes s’étendant de la fin de l’Éocène au début de l’Oligocène, soit il y a 40 à 29 millions d’années. Les modèles d’écaillage dentaire chez cinq types de primates ont été examinés et comparés aux données provenant de primates vivants.
Méthodologie et résultats
L’auteur principal, le Dr Ian Towle, de l’Institut de recherche Sir John Walsh d’Otago à la Faculté de médecine dentaire, affirme que les chercheurs voulaient découvrir ce qui composait le régime alimentaire des premiers primates – des aliments durs ou mous.
« Une attention particulière a été portée à la fréquence, à la gravité et à l’emplacement des éclats dentaires. Nous nous sommes également intéressés à la présence de caries dentaires, souvent liées à la consommation de fruits mous chez les primates modernes », précise-t-il.
Le groupe, qui comprenait le Dr Matthew R. Borths du Musée d’histoire naturelle du Duke Lemur Center de l’Université Duke, et le Dr Carolina Loch d’Otago de la Faculté de médecine dentaire, a découvert une prévalence remarquablement faible d’écaillage dentaire avec seulement 21 des 421 dents. étudié montrant des fractures.
« Nos résultats indiquent une consommation prédominante de fruits rouges chez les premiers anthropoïdes. La faible prévalence des ébréchures dentaires, en particulier par rapport aux anthropoïdes modernes, suggère une préférence pour les sources d’aliments mous, comme les fruits mûrs et sucrés », explique le Dr Towle.
Aperçus et conclusions évolutifs
L’étude ajoute un « soutien substantiel » à l’hypothèse d’une diversité alimentaire limitée parmi les premiers anthropoïdes, la diversification du régime alimentaire des singes intervenant plus tard dans leur histoire évolutive.
« Ces informations sur les régimes alimentaires des anciens primates fournissent une base cruciale pour comprendre les trajectoires évolutives de nos ancêtres primates. »
Le Dr Borths souligne l’importance de la dépression du Fayoum, affirmant que ces primates ont survécu à « d’énormes changements climatiques » lorsque les premiers glaciers se sont formés en Antarctique.
« Les archives fossiles du Fayoum capturent le moment critique où notre lignée s’est adaptée à ce monde plus sec et plus frais, se nourrissant apparemment de fruits. »
Le Dr Loch ajoute que cette étude est « un autre exemple de l’étendue et de la diversité de la recherche dentaire à l’Université d’Otago ».