La Russie et la Chine ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) visant à étendre les livraisons d’aide depuis la Turquie vers la Syrie, ce qui, selon l’ONU, est crucial pour sauver des millions de vies.
L’approbation par les Nations unies des livraisons d’aide à la Syrie en provenance de la Turquie est autorisée jusqu’à vendredi, pour une durée de six ans. Les 13 membres restants du CSNU ont voté mardi en faveur de la résolution rédigée par l’Allemagne et la Belgique.
Le Conseil de sécurité va maintenant voter sur une proposition russe rivale visant à approuver un point de passage à la frontière pour l’accès à l’aide pendant les prochains six mois. Pendant la pandémie de coronavirus, le CSNU a fonctionné virtuellement, ce qui signifie que les membres ont 24 heures pour voter sur un projet de résolution.
Plus tôt dans la journée de mardi, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, Stéphane Dujarric, a déclaré que l’accès transfrontalier était « vital pour le bien-être des civils dans le nord-ouest de la Syrie … Des vies en dépendent ».
Sherine Tadros, chef du bureau d’Amnesty International à l’ONU, a également dénoncé ce nouveau véto sino-russe qui va impacter l’aide humanitaire pour des millions de syriens victimes de la guerre.
« Pour des millions de Syriens, c’est la différence entre avoir de la nourriture pour manger et mourir de faim », a-t-elle déclaré.
« Pour les hôpitaux, il s’agit d’avoir suffisamment de fournitures pour sauver des vies ». C’est pourquoi l’abus du droit de veto par la Russie et la Chine est méprisable et dangereux ».
La Russie a utilisé son veto quinze fois depuis le début de la guerre en Syrie en 2011. Le Kremlin est le principal allié de Bachar Al Assad. Vladimir Poutine a profité du désengagement occidental pour s’imposer comme l’homme fort de la région.