Points clés à retenir
- Les bailleurs de fonds extérieurs choisissent leur camp dans la guerre civile au Soudan, risquant ainsi de prolonger le conflit sanglant grâce à leur soutien matériel et diplomatique.
- La guerre s'étend au-delà des frontières du Soudan et touche les États fragiles, donnant lieu à de nouvelles crises régionales en cascade.
Il ne fait désormais aucun doute que la guerre civile au Soudan est un désastre humanitaire. Avec plus de 8,1 millions de personnes déplacées depuis avril 2023 (environ 17 % de la population du pays), le conflit éclipse les guerres d'Ukraine et de Gaza en termes de déplacement. Mais il y a aussi les conditions épouvantables auxquelles le peuple soudanais doit faire face : de graves inondations généralisées, de multiples épidémies de maladies (souvent curables), des atrocités commises contre les populations civiles et des bouleversements liés à la guerre et aux conditions météorologiques dans le cœur agricole qui créent un risque. d’une famine généralisée.
Pourtant, en plus de ces perspectives intérieures déchirantes, la guerre civile soudanaise prend de plus en plus une dimension régionale, qui menace simultanément d'étendre le conflit et de déstabiliser les États voisins, dont beaucoup sont vulnérables et en proie à leurs propres crises économiques et politiques. .
Les puissances extérieures prennent parti dans la guerre civile au Soudan
L'un des premiers acteurs extérieurs de la guerre fut le Émirats arabes unis (EAU)qui a soutenu les paramilitaires Rapid Support Forces (RSF) dans sa lutte contre l'armée conventionnelle soudanaise, les Forces armées soudanaises (SAF). Bien que les Émirats arabes unis n'aient reconnu publiquement aucun soutien aux RSF, un rapport de l'ONU d'avril a jugé ces accusations crédibles, notant que la capacité soudaine des RSF à déployer des plates-formes sophistiquées telles que des drones, des obusiers et des MANPADS à partir de juillet 2023, ce qui a toutes contribué à faciliter les avancées considérables des RSF dans la première phase du conflit. De toute évidence, le Tchad a joué un rôle clé dans le soutien des Émirats arabes unis aux RSF, qui a parfois été apporté parallèlement à l’aide humanitaire. Rapport du New York Times note la possibilité que même les drones déployés au Soudan par RSF puissent en fait être contrôlés par des opérateurs des Émirats arabes unis.