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Haut responsable italien de la santé : le coronavirus est « pire qu’une bombe qui explose »

Haut responsable italien de la santé : le coronavirus est « pire qu'une bombe qui explose »

Le professeur Giacomo Grasselli – un haut responsable de la santé du gouvernement italien qui coordonne le réseau d’unités de soins intensifs en Lombardie – était interrogé par la chaîne anglaise Channel 4. Pour lui, l’épidémie de coronavirus est pire qu’une bombe.

Le médecin italien a indiqué que la moitié des victimes avaient plus de 65 ans mais que ces derniers jours, les cas de patients plus jeunes ont augmenté.

Questionné sur la façon dont les patients infectés étaient traités, Giacomo Grasselli a expliqué que les médecins devaient faire des choix par manque de moyens. Les patients avec de graves antécédents médicaux, dans un état fragile ou qui sont très très âgés n’ont pas accès aux soins intensifs afin d’assurer la survie de patients ayant plus de probabilité de survivre.

« Clairement dans cette situation d’inadéquation incroyable entre le nombre de patients que nous avons et les ressources que nous devrions allouer, nous devons être plus stricts dans le triage des patients. »

Le professeur Giacomo Grasselli compare ensuite l’épidémie de coronavirus à une bombe qui a explosé en Lombardie. Les habitants de cette région sont connus pour être riches et pour voyager. A l’image de Wuhan en Chine, le foyer italien qu’est la Lombardie est le plus touché. Les régions voisines ne connaissent pour l’instant « que la métastase de cette épidémie ».

« Je pense que ce qui est arrivé en Lombardie est comme une bombe qui a explosé. La région a une très forte densité de population, tous ces gens viennent à Milan tous les jours. Ils sont connectés à toutes les parties de l’Europe et c’est ainsi que l’épidémie a commencé. »

« Je pense que pour l’instant les pays voisins ne voient que les métastases de cela, mais pas le cœur de la maladie. Même dans les régions environnantes en Italie, le nombre de patients, y compris les patients critiques, sont plus faibles que dans la Lombardie. ».

Le médecin appelle les voisins européens à prendre en compte ce qui se passe en Lombardie et à se préparer. Les hôpitaux modernes de Milan ne suffisent pas à accueillir le flux de patients infectés. Pour lui, la seule solution est une politique de confinement drastique de la population pour empêcher la propagation du virus.

« Nous sommes l’une des régions les plus riches d’Europe. Nous avons un très bon système de santé, très moderne et très efficace. Donc je ne pense pas que le problème soit qu’il ait explosé ».

« Avant même que vous puissiez réaliser ce qu’il se passe, vous êtes comme submergé par la masse de patients qui arrive. Ne faites pas comme nous. Ce qui est très très important pour chaque pays, et c’est pourquoi je suis ici à vous parler, c’est que tout le monde doit comprendre que si vous n’êtes pas très prudents dans le contrôle de la propagation de la maladie, cette maladie submergera votre système, peu importe s’il est efficace et moderne. C’est donc la chose la plus importante à savoir. Vous devez également mettre en place de nouveaux lits de soins intensifs en plus d’acheter de nouveaux ventilateurs ».

« Le plus important est d’éviter que beaucoup de monde soit malade. Vous devez donc enseigner à la population qu’elle doit se comporter d’une manière à éviter la propagation de la maladie. Mettez maintenant en place des mesures sévères de confinement et c’est la seule façon que nous pouvons faire ».

Giacomo Grasselli revient sur sa métaphore avec l’explosion de la bombe et surenchérit en expliquant que cette situation est pire qu’une bombe puisqu’elle dure dans le temps et s’aggrave chaque jour.

« C’est pire qu’une bombe parce que vous savez qu’une bombe est limitée dans le temps à un événement. Là c’est un événement qui ne cesse d’augmenter et il est contagieux. En fait tout se passe très vite. Si on m’avait dit que dans deux semaines, nous aurions créé 500 nouveaux lits de soins intensifs ou réorganiser complètement notre système hospitalier, j’aurais dit vous êtes fous et ça se passe maintenant !

Le haut responsable de la santé du gouvernement italien finit en expliquant qu’il faut que les personnels soignants utilisent des équipements adaptés et qu’ils soient formés à leur bonne utilisation.

« Nous avons eu un certain nombre de travailleurs de la santé infectés au commencement. Je pense que s’ils utilisent correctement l’équipement de protection individuel, les infections chez les médecins diminuent ». […]

« Un autre message important pour la population et les autres systèmes de santé qui vont faire face à cela, est de préparer vos travailleurs soignants à la bonne utilisation des équipements de protection individuelle parce que c’est l’une des choses les plus importantes ».

En Italie, on compte 827 personnes décédées et 12.462 cas infectés. Le pays avait pourtant dès le début mis en place une dizaine de villes en quarantaine mais avait épargné Milan, première ville économique du pays. Cette grave erreur a entraîné la propagation du virus dans toute la région de Lombardie. Face à l’urgence de la situation, tous les habitants du pays sont obligés de rester chez eux.

Vidéo en entier en anglais :

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