Un coup d’État militaire en 2021 a déclenché la guerre civile au Myanmar ; Aujourd'hui, trois ans plus tard, les dégâts économiques du conflit s'aggravent de mois en mois. Le PIB du Myanmar a chuté de 17,9 % après le coup d'État et ne s'est redressé qu'avec une croissance d'environ 3 % l'année dernière. Cette année, l’économie du Myanmar ne devrait croître que de 1 %, ce qui indique qu’il faudra des décennies pour retrouver les niveaux d’avant le coup d’État. Le pays est aux prises avec un effondrement de sa monnaie, une baisse des exportations, une hausse du chômage et une grave crise humanitaire, avec trois millions de personnes actuellement déplacées à l’intérieur du pays. Des milliers de personnes, parmi lesquelles des membres de partis d’opposition, des militants des droits de l’homme, des travailleurs, des avocats, des critiques du régime et des dirigeants syndicaux, ont été emprisonnés. Près de la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté de 76 cents par jour, ce qui laisse 18 millions de personnes dans le besoin d'une aide humanitaire.
Les sanctions internationales contre le régime, la mauvaise gestion économique et la mauvaise gouvernance ont encore paralysé l’économie du Myanmar. Le régime donne de plus en plus la priorité aux dépenses militaires pour maintenir le contrôle, détournant ainsi les ressources des besoins fondamentaux. En conséquence, les dépenses publiques de santé et d’éducation ont été réduites de près de moitié.
Le kyat birman a perdu environ 55 % de sa valeur par rapport au dollar depuis le début du coup d'État, provoquant une grave crise bancaire. Les contrôles de change imposés par le gouvernement pour empêcher la fuite des capitaux ont obligé les entreprises à avoir du mal à trouver des dollars américains pour acheter des biens et des matières premières importés, aggravant ainsi la crise alimentaire en rendant difficile l'importation de matériel agricole et d'engrais. En avril 2022, le gouvernement militaire a rendu obligatoire la conversion des comptes en dollars américains en kyats, limitant ainsi les dollars américains aux importateurs certifiés à un taux de change arbitraire du gouvernement, les rendant ainsi chers et rares. L’envoi d’argent hors du pays nécessite désormais une autorisation spéciale.