Lors d’un interview donné à plusieurs médias étrangers, Angela Merkel a évoqué un nouveau tournant dans la géopolitique européenne. La chancelière allemande a évoqué le retrait des troupes américaines d’Allemagne et la politique plus isolationniste de Donald Trump.
« Nous avons grandi en sachant que les États-Unis voulaient être une puissance mondiale. Si les États-Unis souhaitent maintenant se retirer de ce rôle de leur plein gré, nous devrons y réfléchir très profondément », a déclaré Angela Merkel devant plusieurs journalistes européens.
La chancelière, née en Allemagne de l’Est, a toujours évoqué un « cadeau incroyable de la liberté » accordé aux allemands avec le renversement du mur de Berlin soutenu par les Etats-Unis.
Mais face à la politique menée par Donald Trump ces dernières années, « le reste du monde ne peut plus tenir pour acquis que les États-Unis aspirent toujours à être un leader mondial et doivent réajuster leurs priorités en conséquence », a prévenu Angela Merkel .
« Nous, en Allemagne, savons que nous devons dépenser davantage pour la défense ; nous avons réalisé des augmentations considérables ces dernières années et nous continuerons sur cette voie pour renforcer nos capacités militaires. »
Angela Merkel reste pour autant moins assurée qu’Emmanuel Macron sur la question d’une défense européenne en dehors de l’OTAN.
«Regardez le monde; regardez la Chine ou l’Inde », a déclaré Merkel. «Il existe des raisons impérieuses de rester attachés à une communauté de défense transatlantique et à notre parapluie nucléaire commun. Mais bien sûr, l’Europe doit porter plus de charges que pendant la guerre froide. »
Au sujet de la Russie, la chancelière allemande a évoqué un schéma de comportement belligérant, citant des «campagnes de désinformation» et le meurtre de l’exil tchétchène Zelimkhan Khangoshvili à Berlin, dont les procureurs allemands accusent Moscou d’avoir ordonné.
« En tout cas, nous reconnaissons la guerre hybride, les méthodes de déstabilisation, comme un modèle de comportement russe. »
« D’un autre côté, il y a de bonnes raisons de poursuivre un dialogue constructif avec la Russie. Dans des pays comme la Syrie et la Libye, pays voisins immédiats de l’Europe, l’influence stratégique de la Russie est grande. Je continuerai donc à lutter pour la coopération. »
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