L’administration Trump s’est engagée à permettre l’exploitation des ressources pétrolières du sous-sol d’une réserve naturelle d’Alaska. Au total, 82% de cet havre de paix pour animaux sauvages devrait être pris pour cible par des compagnies pétrolières.
Le Bureau of Land Management (BLM) a dévoilé son plan pour l’exploitation du pétrole et du gaz dans la réserve nationale d’Alaska. Ce plan permettra aux compagnies pétrolières et gazières d’utiliser 7,3 millions d’hectares sur une superficie d’environ 9,3 millions d’hectares. C’est beaucoup plus que les 4,4 millions d’hectares de la réserve qui sont ouverts aux concessions pétrolières et gazières depuis 2018.
Elle permettra de forer toute la zone du lac Teshekpuk, qui est actuellement protégée et qui abrite une variété d’animaux comme les caribous et les oiseaux migrateurs.
Les partisans du plan ont déclaré que cela donnera aux États-Unis un meilleur accès à des ressources précieuses, tandis que les opposants ont exprimé leurs préoccupations quant à ses impacts environnementaux.
« Le président Trump s’est engagé à élargir l’accès au grand potentiel énergétique de notre nation », a déclaré le ministre de l’intérieur David Bernhardt. « L’action d’aujourd’hui est une étape supplémentaire significative dans le processus de réalisation de sa promesse ».
Kristen Monsell, avocate senior au Centre pour la diversité biologique, a déclaré que ce plan est « incroyablement imprudent et à court terme ».
« Il nous emmène dans la mauvaise direction, ce ça sera encore plus désastreux pour notre climat et les communautés et espèces qui ressentent déjà les effets du changement climatique », a déclaré Monsell.
Une étude d’impact environnemental incluse dans le plan a indiqué qu’il entraînerait l’émission de 12,4 à 51,6 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone de gaz à effet de serre sur une période de 20 ans.
La réserve nationale de pétrole en Alaska a été mise de côté par le président Warren G. Harding en 1923 pour servir de réserve de pétrole d’urgence pour la marine.
Le plan de jeudi a été salué par les législateurs d’Alaska, qui ont plaidé pour le développement de la région.
« Je remercie le secrétaire Bernhardt et son équipe d’avoir rétabli un accès raisonnable à la réserve tout en assurant une protection adéquate des zones écologiquement sensibles », a déclaré la sénatrice Lisa Murkowski (R-Alaska), qui préside la commission sénatoriale de l’énergie et des ressources naturelles.
Le nouveau plan pourrait permettre jusqu’à 20 ans de nouvelle production de pétrole pouvant atteindre 500.000 barils par jour indique le document présenté par BLM.
Les écologistes ont exprimé des inquiétudes quant à la destruction de la réserve naturelle. Un espace unique en son genre qui abrite des ours polaires, des rennes ou encore des oiseaux migrateurs.
« Il n’existe rien de comparable en Europe, même de loin. C’est l’un des derniers paysages authentiquement vierges », déclarait récemment le photographe allemand Florian Schulz, après s’y être rendu.
L’administration Trump continue de détruire des zones protégées par des lois environnementales qui datent parfois du président Richard Nixon (1969-1974). Selon le New York Times, en trois ans, Donald Trump a supprimé 64 lois et règlements de protection de l’environnement.