Une nouvelle étude a découvert que les cellules T, et non les virus, sont responsables des dommages neurologiques dans des maladies comme Zika et COVID 19suggérant de nouvelles stratégies de traitement.
Depuis des années, on croit depuis longtemps que les infections virales aiguës comme le Zika ou le COVID-19 sont directement responsables des dommages neurologiques, mais des chercheurs de l’Université McMaster ont maintenant découvert que c’est la réponse du système immunitaire qui en est à l’origine.
La recherche, publiée aujourd’hui (5 février 2024) dans Communications naturellesétait dirigé par Elizabeth Balint, étudiante au doctorat à McMaster, et Ali Ashkar, professeur au Département de médecine et à la Chaire de recherche du Canada sur l’immunité naturelle et la fonction des cellules NK.
Le rôle des cellules T dans les maladies neurologiques
«Nous souhaitions comprendre pourquoi tant d’infections virales sont associées à des maladies neurologiques», explique Balint. « Nos preuves suggèrent que ce n’est pas le virus lui-même qui cause les dommages, mais une population unique de cellules T, qui font partie du système immunitaire, qui sont en réalité responsables des dommages.
Pour arriver à cette conclusion, l’équipe de McMaster s’est concentrée sur le virus Zika. Au cours des tests en laboratoire, les chercheurs ont, comme prévu, trouvé des lymphocytes T spécifiques du Zika et conçus pour éliminer les cellules infectées. Ils ont aussi trouvé autre chose.
« Ce qui était intéressant dans notre étude, c’est que même si nous avons trouvé des lymphocytes T spécifiques du Zika, nous avons identifié des cellules qui ne fonctionnaient pas comme des lymphocytes T normaux et tuaient de nombreuses cellules qui n’étaient pas infectées par le Zika. »
Ces cellules sont appelées cellules T NKG2D+CD8+ et les chercheurs affirment que leur réponse agressive est responsable des dommages neurologiques causés par des infections autres que Zika, comme le COVID-19, et même un choc septique.
Réponse immunitaire et traitements potentiels
La réponse agressive est le résultat de la production par le corps de grandes quantités de protéines inflammatoires appelées cytokines, qui, avec modération, aident à coordonner la réponse du corps dans la lutte contre une infection ou une blessure en indiquant aux cellules immunitaires où aller et quoi faire lorsqu’elles arrivent.
« Si les cellules immunitaires de notre corps réagissent de manière excessive et produisent une surproduction de cytokines inflammatoires, cette condition entraînera une activation non spécifique de nos cellules immunitaires, ce qui entraînera à son tour des dommages collatéraux. Cela peut avoir de graves conséquences si cela se produit dans le cerveau », explique Ashkar.
Cette découverte offre aux chercheurs et aux scientifiques une nouvelle cible pour le traitement des maladies neurologiques déclenchées par des infections virales aiguës. En fait, Balint a déjà trouvé un traitement prometteur.
« Elizabeth a expérimenté un anticorps capable de bloquer et de traiter complètement la neurotoxicité dévastatrice dans le modèle animal, qui fait déjà l’objet d’essais cliniques pour différentes utilisations chez l’homme », explique Ashkar.
Balint espère poursuivre ses travaux pour trouver un traitement efficace chez l’homme.
« Il existe quelques autres virus que nous souhaitons étudier, ce qui nous aidera à créer les meilleures options de traitement », explique Balint.
Le financement de cette étude a été fourni par les Instituts de recherche en santé du Canada. Balint est également récipiendaire d’une bourse d’études supérieures du Canada au doctorat.