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-0,19 dollar le baril : les producteurs de pétrole payent pour se débarrasser de leurs barils

Le marché du pétrole continue de dégringoler en plein milieu de la crise sanitaire de coronavirus. Le confinement de la moitié de la population mondiale provoque une chute de la demande inédite qui risque d’anéantir l’industrie du gaz de schiste américain.

En Mars 2020, le prix du baril de pétrole a chuté de plus de 50% à cause de l’épidémie de coronavirus qui a paralysé l’économie mondiale depuis le début de l’année et qui touche désormais les Etats-Unis. Le prix du brut West Texas Intermediate (WTI), référence aux Etats-Unis, est actuellement à 20 dollars le baril, tandis que celui du baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, est à 23 dollars. Des tarifs que le monde n’avait pas connus depuis 2003.

Si les prix affichés sur le marché boursier sont très faibles, ils ne sont rien comparés à ceux de certains producteurs de schiste aux Etats-Unis ou au Canada. Plusieurs qualités de brut en Amérique du Nord se négocient à des prix beaucoup plus bas. Le Canadian Western Select, prix de référence de l’industrie géante des sables bitumineux au Canada, est tombé à 5,06 dollars le baril vendredi. Le Southern Green Canyon dans le Golfe du Mexique vaut 11,51 dollars le baril, l’Oklahoma Sour change de mains à 5,75 dollars, le Nebraska Intermediate à 8 dollars et le Wyoming Sweet à 3 dollars le baril.

Comme l’écrit Bloomberg, le premier flux de brut à passer en négatif a été le Wyoming Asphalt Sour, un pétrole dense utilisé principalement pour produire du bitume. La maison du commerce Mercuria Energy Group Ltd. a fait une offre négative de 19 cents par baril à la mi-mars pour ce brut, demandant en fait aux producteurs de payer pour le luxe de se débarrasser de leur stock.

« Dans les zones où les stocks se remplissent rapidement, les prix pourraient devenir négatifs. Des fermetures sont susceptibles de se produire d’ici là », explique Elisabeth Murphy, analyste chez le consultant ESAI Energy.

Au Canada, en raison de son isolement relatif et de la disponibilité limitée de pipelines pour l’exportation, le parc pétrolier a été parmi les premiers à subir tout le poids de l’effondrement mondial des prix du brut, causé par la contraction massive de la demande de pétrole due à l’épidémie de coronavirus et à l’augmentation de la production saoudienne. 

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En plus des pertes conséquentes dues au prix du baril, les pays producteurs de schiste se retrouvent désormais dans l’obligation de stocker le pétrole qui ne trouve pas preneur. La location de « supertankers », une flotte de réservoirs de stockage, n’a jamais connu une telle demande dans son histoire. Cependant cette stratégie pourrait se révéler insuffisante et forcer les producteurs à ralentir drastiquement leur production.

L’Amérique du Nord, qui a été tourmentée par des contractions dans le passé, pourrait voir une réduction plus forte et plus abrupte de l’activité de forage avant la fin du deuxième trimestre, a annoncé cette semaine Schlumberger Ltd., la plus grande société de services pétroliers au monde.

Halliburton Co., le roi de la fracturation hydraulique et le fournisseur de services global n ° 3, prévoit la fermeture de près des deux tiers de toutes les plates-formes du continent d’ici le quatrième trimestre.

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