Les chercheurs ont découvert que les chats à dents de sabre et les loups terribles de la période glaciaire présentaient un taux élevé d’ostéochondrose dans leurs articulations, sur la base de plus de 1 500 os de membres étudiés dans les fosses de goudron de La Brea. Cette recherche suggère un lien potentiel entre les problèmes de santé de ces espèces anciennes et ceux des animaux domestiques modernes. Crédit : Issues.fr.com
Une étude révèle une incidence étonnamment élevée d’ostéochondrose chez ces prédateurs disparus.
Les chats à dents de sabre et les loups terribles de l’ère glaciaire ont connu une incidence élevée de maladies osseuses dans leurs articulations, selon une étude publiée récemment dans la revue en libre accès. PLOS UN par Hugo Schmökel de l’Evidensia Academy, Suède et collègues.
Ostéochondrose chez les espèces anciennes
L’ostéochondrose est une maladie osseuse développementale connue pour affecter les articulations des vertébrésy compris les humains et divers animaux domestiques espèces. Cependant, la maladie n’est pas documentée de manière approfondie chez les espèces sauvages et les cas publiés sont assez rares. Dans cette étude, Schmökel et ses collègues identifient les signes de cette maladie dans les os fossiles des membres de chats à dents de sabre de la période glaciaire. (Smilodon fatalis) et des loups terribles (Aenocyon dirus) il y a environ 55 000 à 12 000 ans.

Photographie d’une reconstitution d’un loup terrible exposée au La Brea Tar Pits & Museum. Crédit : La Brea Tar Pits and Museum & Natural History Museum of Los Angeles County, CC-BY 4.0
Résultats de recherche provenant des fosses de goudron de La Brea
Les chercheurs ont examiné plus de 1 000 os de membres de chats à dents de sabre et plus de 500 os de membres de loups terribles des fosses de goudron de La Brea du Pléistocène supérieur, trouvant de petits défauts dans de nombreux os compatibles avec une manifestation spécifique d’une maladie osseuse appelée ostéochondrose disséquante (OCD). Ces défauts ont été principalement observés dans les articulations de l’épaule et du genou, avec une incidence pouvant atteindre 7 % des os examinés, nettement supérieure à celle observée chez les espèces modernes.
Implications et recherches futures
Cette étude se limite à des os isolés provenant d’une seule localité fossile. Une étude plus approfondie sur d’autres sites fossiles pourrait donc révéler des tendances dans la prévalence de cette maladie et, à partir de là, pourrait faire la lumière sur certains aspects de la vie de ces animaux. On ne sait pas, par exemple, si ces problèmes communs auraient entravé les capacités de chasse de ces prédateurs. De plus, le TOC est couramment observé chez les chiens domestiques modernes qui sont fortement consanguins. Il est donc possible que l’incidence élevée de la maladie chez ces animaux fossiles soit le signe d’une diminution des populations à mesure que ces espèces anciennes sont en voie d’extinction.

Détail d’une illustration de 1911 d’un chat à dents de sabre dans les fosses de goudron de La Brea. Crédit : Robert Bruce Horsfall et Musée d’histoire naturelle du comté de Los Angeles, CC-BY 4.0
Connexion aux animaux modernes
Les auteurs ajoutent : « Cette étude s’ajoute à la littérature croissante sur Smilodon et la paléopathologie du loup terrible, rendue possible par les grands échantillons sans précédent du La Brea Tar Pits & Museum. Cette collaboration entre paléontologues et vétérinaires confirme que ces animaux, même s’ils étaient de grands prédateurs ayant vécu des temps difficiles et aujourd’hui disparus, partageaient des maladies communes avec les chats et les chiens de nos maisons aujourd’hui.