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Les découvertes de pétrole et de gaz à leur plus bas historique

Les découvertes de pétrole et de gaz à leur plus bas historique

La chute des cours du pétrole et les coûts toujours plus importants de l’extraction ont poussé les compagnies pétrolières à diminuer leurs explorations. De son côté, le schiste continue de faire le bonheur des Etats-Unis.

Diminution des explorations

Les découvertes de nouvelles réserves de pétrole et de gaz ont atteint leur niveau le plus bas depuis la fin de Seconde guerre mondiale. Une situation inédite qui s’explique notamment par les prix du baril trop bas pour lancer des explorations coûteuses.

« Les compagnies pétrolières hésitent toujours à investir dans l’exploration, un métier coûteux et risqué dans un  contexte déprimé pour les cours du brut  », explique Palzor Shenga, analyste chez Rystad. Elles se lancent uniquement si la chance de trouver des hydrocarbures dépasse « 30 ou 35 % » selon lui, quand une probabilité de 20 % était souvent jugée satisfaisante avant 2014, lorsque le baril dépassait les 100 dollars.

En 2019, seulement 7,7 milliards de barils équivalent de pétrole ont été « trouvés » en 9 mois. Les spécialistes tablent sur 10 milliards de barils d’ici la fin de l’année soit presque la moitié des résultats de 2015 !

Chez Total, le budget d’exploration est passé de 3 milliards de dollars par an il y a cinq ans à 1,2 milliard aujourd’hui. Les grandes entreprises préfèrent désormais assurer en explorant dans les zones et bassins déjà exploités où il est plus sûr de trouver du pétrole.

Cette stratégie permet de prendre moins de risque mais n’assure pas la découverte de nouveaux gros gisements. La taille moyenne des réserves découvertes dans les bassins matures n’est que de 25 millions de barils, indique IHS Markit, contre 210 millions dans les zones nouvellement exploitées.

Gaz de schiste : l’or américain

L’exploitation du gaz de schiste a permis aux Etats-Unis de devenir le premier producteur de pétrole au monde. Les richesses nichées dans le sous-sol du Nouveau-Mexique, du Texas ou de Pennsylvanie sont connus donc ne nécessitent pas d’explorations coûteuses.

L’amélioration des techniques de fracturation hydraulique permettent de les exploiter à coût réduit. Les compagnies américaines ont décidé de se focaliser en grande partie sur le gaz de schiste des sous-terrains du pays.

Pour autant, selon les experts, la production grâce au gaz de schiste est déjà entrain de ralentir. La productivité des puits dans certaines régions du pays marquent le pas. La croissance, toujours présente, plafonne à 700.000 barils par jour de plus en rythme annuel mais elle était deux fois plus importante en fin 2018.

A titre d’exemple, selon l’EIA (Agence International de l’Energie), la productivité des puits diminue. Au Texas, le Bassin permien génère 20% de brut de moins qu’il y a un an.

Impact pour le futur

La diminution des découvertes de bassins pétroliers pourront avoir un impact à partir de 2025 selon Keith King chez IHS markit. Le taux de remplacement des réserves est également au plus bas niveau de l’histoire. Les découvertes de 2019 ne représentent que 16% des barils qui ont été consommés cette année selon Les Echos qui cite Rystad. Ce taux frôlait les 40% en 2015.

« Le recul des découvertes des années 2015-2019 aura des conséquences sur la production à partir du milieu de la prochaine décennie », explique Keith King.

La montée des incertitudes liée à la question écologique toujours plus importante dans les débats explique les réticences des pétroliers à investir. La place des énergies renouvelables pourrait aussi se développer dans les pays occidentaux et proposer des solutions alternatives au pétrole sur le long terme.

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