Le deuxième récif Thomas, connu sous le nom d’Ayungin Shoal aux Philippines, est devenu l’un des principaux points chauds de la mer de Chine méridionale.
La contradiction majeure reste la même : la « tactique de la zone grise » de Pékin modifie la carte de facto de la région en consolidant sa présence dans les coins les plus reculés de la mer de Chine méridionale, et toujours au détriment des revendications territoriales des autres États riverains. Manille, en revanche, s’est opposée à ces actions avec un zèle retrouvé, car l’administration actuelle de Marcos s’est montrée beaucoup plus disposée à insister sur la question et à obtenir l’assistance diplomatique et militaire de son allié des États-Unis que le précédent gouvernement Duterte.
La nature et l’étendue de ce soutien américain détermineront grandement l’évolution des tensions autour du Second Thomas Shoal. Et étant donné l’absence flagrante de bonne foi diplomatique, associée à l’avancée territoriale lente mais régulière de la Chine ces dernières années, la pression s’accentue sur Manille et Washington pour qu’ils tracent collectivement une ligne dans le sable. Il s’ensuit que nous pourrions assister à un changement de paradigme géopolitique en cours, dans lequel les options cinétiques commenceraient à prendre le pas sur les options diplomatiques dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale.